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MON PÈRE
Un concentré de tendresse
Le concept est simple. Demander à 31 femmes, auteures pour la plupart, de rédiger cinq pages maximum sur leur père. Fil conducteur, dénominateur commun : tous ces papas sont nés en Algérie, en Tunisie ou au Maroc.
Evoquant leur langue, leur exil, leur vécu et leurs blessures, ces femmes racontent dans un court récit, cette aventure complexe, singulière, qui a fait d’elles des femmes du livre, des femmes libres. Chaque texte est accompagné d’une photo du père, en noir et blanc. Ainsi, Alice Cherki, Tassadit Imache, Samira Negrouche, Maïssa Bey, Amina Saïd, Anne Sibran, Dalila Morsly, Leila Sebbar, Wassyla Tamzali, Karima Berger, Christiane Chaulet Achour et d’autres, dévoilent tout un pan de leur vie : leur relation avec leur père. Ainsi, Tassadit Imache écrit pages 151 et 152 : «Ouvrier de quarante ans – le dimanche en pantalon et chemise blanche impeccables – il va gagner notre vie. Il fabrique des pneus, des ponts, des câbles. Il travaille le jour, la nuit. Les enfants, héritiers improbables, voient sur les quais du métro parisien ces énormes pelotes de fils de métal…» Quant à Dalila Morsly, elle évoque le souvenir de son père en ces termes «Djoudi, c’était son prénom. Un prénom peu ordinaire dont il aurait hérité d’un ancêtre, membre de la tribu des Ouled Sidi-Brahim… Il épouse ma mère en 1942. Il l’avait «choisie», disait-il, parce qu’il l’avait «remarquée» sur le chemin de l’école ! Il surprit et choqua toute sa belle-famille lorsque, tout naturellement, il l’interpella par son prénom à l’occasion d’un repas… Du côté des hommes, un silence embarrassé avait, durant une éternité de secondes, bloqué les conversations… » (pages 226 et 227). Ces textes inédits ont été recueillis par Leïla Sebbar.
SabrinaL.
Mon père, éditions Chèvre feuille étoilée, 349 pages,
2 000 DA, librairie Idjtihad
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/07/27/article.php?sid=103603&cid=16
27 juillet 2010
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