Edition du Dimanche 18 Juillet 2010
Des gens et des faits
Liens de sang, liens de cœur
La nouvelle de Adila Katia
Par : Adila Katia
Résumé : Il n’y a plus de doutes. Il y a eu erreur à la maternité. Les bébés ont été échangés. Les parents sont bouleversés. Magda et Mounira sont sœurs. Leur ressemblance frappante aurait dû leur ouvrir les yeux. Nora a hâte de voir sa fille…
18eme partie
Lorsque Magda apprend la nouvelle de la bouche même de Mounira. Elle saute de joie. Son amie de toujours s’est avérée être sa sœur.
- Donc la brune, elle n’est pas ta sœur ! Ça va mieux entre vous
deux ? l’interroge Magda.
- Oui. Papa et maman voudraient bien te voir et apprendre à te connaître. Magda ne refuse pas. Un grand dîner est donné ce soir-là. Yamina et Farès sont aussi présents, ainsi que les grands-parents. Tous sont surpris par ce coup du destin. Zakia est très heureuse de pouvoir prouver qu’elle avait toujours eu raison depuis le début.
- J’ai tout de suite senti qu’elle n’était pas à nous ! dit-elle à Nora. Personne n’a voulu me croire.
- Tu n’avais pas senti qu’il y avait eu une erreur à la maternité, glisse Yamina. Tu m’accusais du pire ! Tu voulais mon départ.
- Malgré tout, tu es restée. Enterrons la hache de guerre ! Je sais que je n’ai pas été facile. Reconnais qu’il y avait de quoi se douter ! Elle n‘avait rien de la famille. Penses-tu que Ghania acceptera de venir chez moi ? demande Zakia à Nora. Je tiens à rattraper le temps perdu… à mieux la connaître.
- Si elle le veut, répond Nora. Je ne pourrais pas la retenir ou encore moins la forcer. Il faut que cela vienne d’elle. Moi aussi, je tiens à connaître ma fille. Les deux jeunes filles veulent bien aller de temps à autre chez leurs familles biologiques. Elles s’adaptent facilement à leurs rythmes de vie, le temps des week-ends ou des vacances estudiantines. Les deux jeunes filles ont vite appris à connaître leurs familles. Magda considère Nora
comme une amie, tout comme Ghania et Yamina. Les gens qui les connaissent et qui sont au courant de leur découverte, du changement qui s’était brusquement opéré dans leur vie, se posaient bien des questions. Qu’allait-il se passer ? Est-ce que les jeunes filles réintégreraient leur famille d’origine ou pas ? Si elles continueraient à porter leurs noms ou si elles allaient changer ?
Des questions que se posaient aussi les principaux intéressés. Si Yamina et Nora n’osaient pas aborder le sujet, Zakia elle, ne peut retenir sa langue. Elle s’était vite attachée à sa “vraie” petite-fille et rêvait de l’avoir chez elle. Ghania était comblée de cadeaux. Zakia ne se rendait pas compte qu’elle en faisait trop. Quand elle aborde le sujet qui lui tenait à cœur, elle a la déception de sa vie. Ghania ne veut pas porter leur nom et encore moins aller définitivement vivre aveceux.
- Je veux bien qu’on se voit de temps à autre, qu’on reste amis, sans plus, répond la jeune fille. Ma famille, mes parents, mes vrais parents pour moi, ce sont ceux avec qui j’ai toujours vécu. Je ne veux rien changer à ma vie. Je veux vivre avec ceux que j’aime depuis toujours. Son refus est catégorique. Zakia en est malade. Yamina éprouve une peine terrible et panique en songeant que Magda voudrait peut-être vivre avec ses vrais parents, surtout en pensant au fait que Magda voudrait être avec sa sœur, avec qui elle s’était toujours bien entendue. Comme Magda répond toujours évasivement à leurs questions, Yamina et Farès passent des nuits blanches à s’interroger. Ils craignent de la voir partir, ils ont peur de la perdre. à leurs yeux, tout est comme avant. Elle est leur fille. Ils souffrent atrocement à l’idée de la perdre. Magda est pressée par sa famille de prendre une décision. Elle leur rend si souvent visite que pour eux tous, ils croient avoir deviné son choix. Pour tous, il est évident qu’elle va les quitter pour retrouver sa famille, sa vraie…
- Inutile de vous nourrir de faux espoirs. Ma place, dit-elle un jour où ils sont tous réunis pour son anniversaire ainsi que celui de Ghania, est près de ma famille, la première, celle de toujours. Même si je suis heureuse d’en avoir une deuxième. Ça me fait des cadeaux en plus. En prenant leurs décisions, les deux jeunes filles avaient prouvé que les liens de cœur peuvent être aussi forts que ceux du sang.
Pour garder l’anonymat de cette histoire véridique, les noms, situations familiales et la région ont été modifiés. Seuls les faits le
sont…
Fin
ADILA Katia
25 juillet 2010
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