Edition du Samedi 17 Juillet 2010
Des gens et des faits
Liens de sang, liens de cœur
La nouvelle de Adila Katia
Par : Adila Katia
Résumé : Yamina sympathise avec Nora, la mère de Ghania. En discutant avec elle, elle est surprise de découvrir certains faits coïncidant avec les siens…
17eme partie
Farès ne tient plus en place. Il est surexcité. Mille pensées courent en lui. Il ne sait plus. Doit-il croire son cœur, cette force en lui qui le pousse à réfléchir encore et encore pour découvrir la vérité ?
- Tout coïncide, dit-il en se tournant vers les autres, sa femme, Ghania et ses parents. Pourquoi ? Serait-il possible ?
Farès ne termine pas la phrase mais, en lui, une conclusion vient de se faire. Elle est d’une évidence qui le fait frémir. Il se pourrait bien qu’il y ait eu une erreur à la maternité. Ghania et Magda étaient nées la même nuit, dans une même maternité. Ce n’était qu’au matin que les mères avaient pu voir leurs filles. Personne ne les avait vues avant elles. L’infirmière ou la sage-femme avait pu s’être trompée en les leur remettant.
- Oui. Ça explique tout, soupire Farès. Ghania est notre fille. C’est pourquoi elle nous ressemble tant. Mon Dieu !
Yamina manque de s’évanouir quand elle comprend ce qui s’est passé. Les parents de Ghania sont aussi bouleversés qu’eux. Ghania croit faire un mauvais rêve.
- Vous voulez dire que vous êtes mes vrais parents ?
- Oui.
La sonnette de la porte d’entrée jette un silence sur eux. Personne ne bouge. Sans l’insistance du visiteur, personne n’aurait été lui ouvrir. Nora, encore sous le choc, pleure en découvrant sa fille Mounira.
- Qu’est-ce qui se passe maman ? Pourquoi pleures-tu ?
- C’est que…
Yamina est aussi en larmes. Lorsqu’elle voit Mounira, l’amie de sa fille Magda, elle va la serrer dans ses bras.
- Comment va Magda ?
- Bien. Elle viendra ce week-end. Mais qu’est-ce qui se passe ici ? demande-t-elle à nouveau. Quelqu’un va enfin m’expliquer pourquoi vous êtes aussi bouleversés ?
Nora le fait. Mounira est bouche bée. Pendant un moment, elle ne souffle pas un mot. Yamina ne peut s’empêcher de dire certaines remarques. Elle comprenait mieux maintenant.
- Ta ressemblance avec Magda était frappante. Tous vous prenaient pour des sœurs. Vous vous entendiez si bien.
- C’est vrai, reconnaît la jeune fille. Même à l’université, tous croient qu’on est sœurs.
-Tu parles de ton amie. Celle qui a toujours refusé de venir chez nous ? lui demande sa mère. Magda ?
- Oui.
Nora ne l’avait jamais vue auparavant. Lorsque Mounira va chercher son album de photos pour la lui montrer, elle pleure de nouveau.
- Elle est le portrait même de ta tante. Si j’avais eu l’occasion de la voir, j’aurais moi-même eu des doutes. C’est certain. Il y a bien eu une erreur à la maternité. Au lieu de me remettre ma fille, on m’en a donné une autre. Mon Dieu. Dire qu’on avait failli déménager à deux reprises pour s’installer au bled.
- Le destin nous a retenus ici ! lui assure son mari. Uniquement pour ne pas rater ce jour précisément. Notre fille s’appelle donc Magda. Dire qu’on entendait parler d’elle depuis des années. Comment va-t-elle réagir quand elle saura ?
- Ça ne changera pas grand-chose pour moi, dit Mounira. Depuis toujours, je la considérais comme ma sœur. Elle sera contente en apprenant ses vraies origines.
Yamina et Farès s’inquiètent, pensant tous deux que Magda n’avait pas été heureuse et qu’ils l’avaient ignoré pendant tout ce temps.
- Elle pardonnera plus facilement à Nabil sa méchanceté gratuite. On y réfléchissant bien, il a été le seul à avoir deviné qu’elle n’était pas de la famille, poursuit Mounira. Au fait, on met quand Magda au courant ?
Si Yamina et Farès veulent bien attendre sa prochaine visite, Nora n’est pas du même avis. Elle veut voir sa fille, celle qu’elle a eu et dont elle a été séparée. Elle a tant de choses à rattraper.
à suivre
A. K.
25 juillet 2010
1.Extraits