Dans le cadre du quota d’informations officielles destinées aux masses populaires, le chiffre des réserves de devises tombait régulièrement. Mais, depuis peu, plus de nouvelles. Sauf erreur, on en était, à la fin de l’an dernier, à 140 milliards de dollars.
On avait estimé qu’on dépensait trop en produits importés et qu’il fallait serrer la vis. C’était en 2009. Bref ! L’année 2010 est bien entamée et on ne sait pas encore quel est l’état des recettes en devises qui proviennent des hydrocarbures. On imagine qu’il doit tourner autour de 160 ou 170 milliards de dollars. Mais ne spéculons pas car cela peut susciter des questionnements et ça peut donner du stress. Pour s’en convaincre, il suffit d’essayer de comprendre ce qui se passe avec le directeur des Changes de la Banque d’Algérie.
Pour les uns, il a pris sa retraite à sa demande. Pour d’autres, il a été relevé de ses fonctions parce qu’il aurait été débordé par les transferts d’argent à l’étranger. Le concerné, un monsieur au-dessus de tout soupçon, se tait, muselé par l’obligation de réserve et tout le reste. Les murs très épais de la Banque d’Algérie nous empêchent d’en savoir davantage. On en déduit que les locataires des lieux considèrent que cette information ne fait pas partie du quota destiné aux masses populaires. Très bien. Habitués à ce genre d’attitude, nous en prenons acte. Mais nous nous interrogeons sur ces informations de «sources bien informées» distillées par un confrère. Bien que l’Emir Abdelkader ne nous ait pas légué l’Algérie en héritage et qu’en son temps le «12 S» n’existait pas, ces «informations» sont potentiellement très inquiétantes.
En gros, il y est dit que la Banque d’Algérie n’est pas la seule concernée par le contrôle des changes et qu’elle n’intervient qu’a posteriori, autrement dit lorsque les carottes sont cuites. Il est dit aussi «que le contrôle des changes relève de la responsabilité avant tout des banques commerciales. La Banque d’Algérie exerce un contrôle des changes a posteriori, qui est non exhaustif, au regard de ses moyens insuffisants. En d’autres termes, elle ne peut pas tout contrôler», relèvent ces sources bien informées. «Les services des changes de la Banque d’Algérie ont toujours agi dans le cadre de la loi et des règlements en vigueur. Donc, s’il y a défaillance, c’est la défaillance de tout le système de contrôle», insistent encore ces sources bien informées. Ces banalités sont parues sur un seul journal parmi les quelques 70 que compte l’Algérie plurielle. Fallait donc s’en apercevoir.
De leur côté, les masses populaires sont occupées. C’est l’été. Plus ou moins, les vacances dans un pays où cela n’a pas vraiment de sens. On approche du mois de jeûne. On pense déjà à la rentrée. On a une foule de soucis en rapport avec les choses quotidiennes de la vie. Et puis, on a un nouveau souci très neuf, très spécial. C’est la délivrance de l’extrait de naissance «12 S». En termes de stress et de finances, c’est la galère. Malheur à celui dont le nom a été amputé d’une lettre ! Malheur à celui qui habite très loin de son lieu de naissance. Autre nouveau souci au sein des masses populaires: le renouvellement de leur passeport. Faut prendre rendez-vous, pas avant une quinzaine de jours en général. Puis attendre un certain temps, disons plutôt un temps certain pour avoir ce document de voyage. Un mois en tout au maximum, dit-on. Et lorsqu’on a la tête sous l’eau, que voit-on ?
24 juillet 2010
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