Edition du Mercredi 21 Juillet 2010
Culture
Un lieu qui retrouve sa vocation
DAR ABDELTIF
Par : Sara Kharfi
L’écrivain burkinabé, Ansomwin Hien, est présent à Alger et précisément à la villa Abdeltif, située dans les hauteurs de l’Algérois et siège de l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC),
pour prendre part à une résidence d’écriture. Cette résidence a débuté le 10 juin dernier et s’étalera jusqu’au 10 août prochain, mais Ansomwin Hien, très studieux, a déjà terminé le gros du travail, puisque son manuscrit est déjà achevé. Il reste, à présent, le travail de réécriture. Pour l’écrivain, c’est un exploit et une prouesse d’avoir réussi à écrire en si peu de temps, lui qui prend en moyenne une année pour faire un roman. “C’est parce que je me suis retrouvé dans les conditions idéales, selon certains critères qui ont été respectés”, nous a-t-il confié, lorsque nous l’avions rencontré il y a quelques jours. Et d’ajouter : “Je suis venu pour écrire pour faire autre chose, et on me met dans des conditions pour faire mon travail, et c’est pour ça qu’en un mois, j’ai pratiquement fini mon roman. Quelqu’un d’autre se serait senti mal à l’aise, trop cloîtré.” La villa Abdeltif retrouve donc sa vocation première qui était d’accueillir des artistes de tous bords pour des résidences. “Les pouvoirs publics ont voulu redonner à la villa Abdeltif sa vocation de lieu de résidence et de travail pour les artistes du monde entier, et que l’ouverture de la résidence d’auteurs entre dans ce cadre-là”, a révélé Youcef Benmhidi, chef du département du livre et de la documentation à l’AARC. Quant au choix de cet auteur particulièrement, notre interlocuteur a estimé : “Nous avons choisi l’Afrique pour faire connaître la résidence Dar Abdellatif, et nous souhaitons qu’avec le temps, cette résidence devienne pour les écrivains une escale importante en Méditerranée.” Pour ce qui est du fruit de cette première résidence, M. Benmhidi a déclaré : “Le texte sera pris en charge par un éditeur du Burkina Faso [l’auteur édite ses livres aux éditions Découverte du Burkina Faso, ndlr]. Parallèlement, nous proposerons le livre à des éditeurs algériens susceptibles de l’inscrire dans leur catalogue.” Toutefois, il y a lieu de clarifier que “l’obligation de céder les droits de publication pour le pays d’accueil n’est pas inscrite dans le contrat de résidence, mais les auteurs invités en résidence se montrent généralement intéressés par la diffusion de leurs œuvres en Algérie, et l’AARC leur proposera systématiquement un accompagnement dans ce sens”.
21 juillet 2010
LITTERATURE