A propos du blocus imposé par l’Etat sioniste à la population ghazaouie, Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, a affirmé lundi à Jérusalem, lors d’une conférence de presse avec le ministre israélien des Affaires étrangères, que «la position de l’Union européenne est claire : le blocus est inacceptable, il ne peut durer et est contre-productif».
Telle qu’énoncée par la responsable européenne, elle est effectivement claire, sauf qu’elle ne semble pas faire obligation à l’Union européenne d’exiger fermement et sans ambiguïté la levée de ce blocus. En tout cas, ni à Ghaza où elle s’est rendue brièvement dimanche, ni à Jérusalem où elle s’est déplacée ensuite lundi, Catherine Ashton n’a exigé la fin du blocus. Elle s’est contentée de plaider pour des allègements supplémentaires à celui, léger, auquel a consenti le gouvernement israélien sous l’effet de la pression internationale consécutive à l’arraisonnement sanglant de la flottille de la liberté à destination de Ghaza.
Il y a de l’inconséquence chez les Européens entre leur position décrétant inacceptable le blocus et leur demande de son assouplissement. En somme, ils sont prêts à s’accommoder de ce blocus, pour peu qu’Israël tolère un peu plus d’entrées à l’aide humanitaire internationale pour la population ghazaouie.
Est-ce pour autant que cette «générosité» que demande la commissaire européenne aux Israéliens mettra fin à la souffrance des habitants de Ghaza qu’elle a constatée de visu dimanche en se rendant dans ce territoire ? Assoupli ou pas, le blocus israélien contrevient au droit international.
De ce fait, ce n’est pas un arrangement qu’il faut quémander à l’Etat sioniste, mais lui imposer de renoncer au blocus. L’Union européenne n’ose pas cette fermeté sous prétexte qu’elle comprend qu’Israël a eu recours au blocus pour des raisons de sécurité nationale légitimes. Mais toujours inconséquente, elle estime d’autre part que ce blocus est contre-productif, même pour cette sécurité qu’invoquent les autorités sionistes.
Ce n’est pas par ses positions ambiguës que l’Union européenne peut prétendre jouer un rôle actif ou déterminant dans le conflit palestino-israélien. C’est le désir qu’elle affiche, mais sans convaincre ni les uns ni les autres.
Dans l’esprit des Israéliens, du moment que cette Union européenne n’est pas alignée sans nuance et sans réserve sur leurs positions, il n’est pas question qu’elle s’implique outre mesure dans la recherche de la solution de leur conflit avec les Palestiniens. Ces derniers n’ont pas une confiance excessive en l’impartialité de cette Union européenne. Ils n’ont pas tort, car si elle s’affirme du côté du droit et de la justice, elle n’est pas très regardante dès qu’il s’agit d’Israël, dont la politique et les agissements contre eux bafouent ces deux principes.
Catherine Ashton, par exemple, n’a pas dérogé à cette logique en demandant aux Palestiniens la libération du soldat Gilad Shalit, alors qu’elle n’a pas dit un mot sur les milliers de prisonniers palestiniens qui croupissent dans les geôles israéliennes, pour certains depuis des décennies.
21 juillet 2010
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