Edition du Mardi 20 Juillet 2010
Editorial
Valeurs de la République
Par : Salim Tamani
Le plus scandaleux, dans cette histoire, c’est qu’il ait admis que les imams fautifs ne sont pas passés en conseil de discipline car le rôle de son département est d’éduquer et non de sanctionner.
Sous la pression des ulémas qui ont lancé un véritable débat sur le sens du jihad en islam, un concept que les islamistes ont complètement détourné pour en faire un argument pour les attentats, les massacres collectifs et les tueries, les terroristes actuellement en détention préparent des appels qu’ils comptent lancer en direction de leurs acolytes dans les maquis. Après les appels de Abou Abbas et de Samir Mossaâb, l’initiative des détenus islamistes, qui ne sont pas du tout contraints pour le faire, est une autre étape pouvant amener les terroristes qui continuent d’écumer les maquis à déposer les armes.
Mais dans ce long processus de recouvrement des valeurs de la République, l’affaire des imams qui ont refusé de se lever à l’entonnement de l’hymne national a été à nouveau évoquée par le ministre des Affaires religieuses. Le plus scandaleux, dans cette histoire, c’est qu’il ait admis que les imams fautifs ne sont pas passés en conseil de discipline car le rôle de son département est d’éduquer et non de sanctionner. Alors que la justice a frappé fort dans le cas d’El-Tarf, où un jeune a été accusé d’avoir brûlé le drapeau portant ainsi atteinte à la base même de l’État national, voilà que le ministre des Affaires religieuses ferme les yeux devant un acte de reniement de la Révolution algérienne.
On sait que les islamistes n’ont jamais admis les symboles de la République et ils l’ont bien fait comprendre à travers les années de violence qu’ils ont fait vivre au peuple algérien. Mais ce qui demeure incompréhensible, c’est la passivité des représentants de la République à faire appliquer la loi conformément aux textes de la Constitution. La réconciliation nationale n’a jamais signifié l’abandon des principes qui ont fondé l’État algérien pour qui des millions de chouhada se sont sacrifiés pour recouvrer son indépendance après 132 ans de colonisation. Le ministre des Affaires religieuses a qualifié le comportement de ces imams censés contribuer au redressement national de “rétrograde”. C’est le moins que l’on puisse dire.
20 juillet 2010
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