Le Carrefour D’algérie
date();Dimanche 18 Juillet 2010
Trouble des cycles de récoltes, des mariages, des saisons et des fruits et légumes. Autrefois, à l’époque où le temps était du temps et pas des engrais, l’été commençait en juin, les pastèques arrivaient en juillet et les raisins à partir d’août.
On se mariait durant la saison chaude, et on fêtait les noces surtout en fin de semaine. Presque tous les mariages avaient lieu les jeudis en fin de semaine. Sauf qu’aujourd’hui, on ne sait pas où commence la semaine et où elle finit. Le week-end, c’est selon le métier que l’on fait. Si la majorité le fête les vendredi/samedi, d’autres s’en tiennent aux jeudi/vendredi et d’autres aux samedi/dimanche. Du coup, avec les salles de fête qui affichent complet, les congés obtenus dans le désordre et les cousins d’Europe qui n’arrivent pas tous en même temps, les mariages s’organisent comme ils peuvent : presque tous les jours de la semaine sont désormais « ouvrables » aux klaxons et à la fataha. C’est dire que les mariages ressemblent aujourd’hui aux tomates des « serres en plastique » et aux fruits hors saison comme aux vagues de chaleur en plein printemps. Pour cette année, la course est encore plus serrée à cause de la collision entre le calendrier occidental et celui dit hégirien. Le mois du Ramadhan, intervenant au cœur de l’été, a raccourci les congés, créé la bousculade et a obligé les nouveaux couples à faire vite ou à attendre septembre, mois des rentrées scolaires et des poches vides après les dépenses du Ramadhan. C’est ce qui explique que le dérèglement climatique et la couche d’ozone autant que le calendrier lunaire touchent aujourd’hui même les fruits, légumes et mariages. Ce sont une affaire de famille. Les gens mangent ce qu’ils peuvent et se marient quand ils le peuvent. Même en hiver, on peut manger de beaux melons.
18 juillet 2010
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