Abderrahmane Meziane Cherif est un homme d’Etat algérien, diplomate et ancien ministre de l’Intérieur dans les années quatre-vingt dix. Durant la Guerre d’Algérie, alors qu’il était âgé d’à peine 18 ans, il rejoint le FLN en France et devient l’un des acteurs du déclenchement de la lutte de libération nationale sur le sol français.
Des attentats et des actions spectaculaires menés entre 1956 et 1958 par l’OS (Organisation spéciale) en France ont ainsi permis de desserrer l’étau sur les maquis de l’ALN en Algérie et surtout de donner un retentissement médiatique à la Guerre de libération. Pour la première fois, cette dernière entrait en effet d’une manière directe dans la vie quotidienne des Français de « métropole » et devenait une réalité pour l’opinion publique.
C’est cette histoire que Abderrahmane Meziane Cherif raconte dans son livre « La Guerre d’Algérie en France. Mourepiane : l’armée des ombres ». Sorti il y a deux mois en France, l’ouvrage est disponible depuis quelques jours en Algérie. Le récit évoque l’enfance de l’auteur à El Eulma, dans l’est algérien, marquée par une éducation nationaliste et religieuse mais aussi par les vexations et les privations auxquelles étaient soumis les « indigènes ». Il détaille les actions menées en France et auxquelles l’auteur a directement participé. Le livre évoque aussi rapidement les principales étapes qui ont précédé le déclenchement de la Guerre de libération : les massacres du 8 mai 1945, la naissance du FLN, les dissensions au sein du mouvement national…
Si « La Guerre d’Algérie en France. Mourepiane : l’armée des ombres » ne s’attarde pas sur les aspects historiques de la Guerre d’Algérie, c’est parce que son auteur a volontairement choisi de ne pas écrire un nouvel ouvrage sur la Guerre de libération nationale. Il se contente de raconter son propre parcours. Celui d’un jeune algérien, arrivé en France en 1955 pour y travailler, et qui rejoint les rangs du FLN puis intègre rapidement l’OS. Dans son récit, l’auteur parle avec beaucoup de modestie de ses faits d’armes. Il évoque ses doutes de jeune homme sans expérience engagé dans une lutte contre l’une des plus grandes puissances militaires de la planète et ses peurs au moment de passer à l’acte, ou quand il attendait l’exécution dans le couloir de la mort après son arrestation. L’ouvrage contient de nombreuses références, notamment la manière avec laquelle les médias français relataient les événements, évoquant le terrorisme et la barbarie du FLN et oubliant de rendre compte des exactions de l’armée coloniale en Algérie.
17/07/2010 | 12:15 |
18 juillet 2010
Histoire