Qu’as-tu appris à l’école, mon fils ?
Je crois qu’il est inutile de développer d’avantage le fait que la connotation entre une langue et une religion est à l’origine de bien des amalgames qui empêchent de faire rayonner la langue arabe. La langue arabe, en tant que telle, est belle et riche ! Mais l’islam lui a joué un sacré mauvais tour, l’empêchant de progresser à cause de cette référence stupide au message de la grotte d’il y a 14 siècles ! Comment voulez vous qu’une langue puisse rayonner quand on fait de l’islam son unique point attracteur, au sens spatio-temporellement géométrique du terme, et que cet attracteur se situe en l’an 622 ? Il eut été bien plus intelligent, chez nous (sans nous préoccuper de ce qui se passe chez les autres), de continuer à enseigner l’Arabe en tant que matière linguistique au lieu de chercher à tout prix à l’utiliser comme vecteur de connaissances que le Coran ne connaît pas : les Sciences exactes (d’ailleurs, quelle bouffonnerie que de coller l’étiquette « sciences Islamiques » à l’apprentissage de versets ! Plus ‘temiskhar » que ça, tu meurs !) . L’entêtement des « Islamisants » (que l’on me permette d’inventer ce mot pour le remplacer par le mot arabisant, qui ne veut strictement rien dire, car au vu des résultats du Bac, on a Islamisé bien plus que l’on a Arabisé) à s’accrocher mordicus à l’équation: Islam=Arabe=Langue de Dieu=Tout, tout, tout, et le reste (Sciences, Économie, Société, Progrès etc..) ont entraîné notre pays dans une dérive que seul un Attaturk éclairé pourrait freiner pour le réorienter vers le monde moderne du Savoir. De ce fait, le seul combat qui vaille la peine chez nous est celui de la Laïcité, et il serait temps que politiques, journalistes, hommes et femmes publics, patriotes, militaires modernistes le comprennent, si tant est que notre but est de construire une Algérie résolument tournée vers l’avenir du monde dont nous faisons partie. Et pour cela, il faudrait, avec un CHARIVARI collectif Gargantuesque, conjuguer toutes nos énergies afin de faire effectuer un angle de 180 degrés à toute la société. Malheureusement, L’intelligence de ces Algériens lucides et capables de le faire (Benchicou, Saadi, Rahabi, Aït-Ahmed, et bien d’autres) est gaspillée dans de petites chamailleries enfantines qui font que dès lors que l’avis de X diverge de celui de Y, Y devient l’ennemi de X, et comme ni X ni Y ne cherchent à trouver des petites lucarnes de remise en question de leur égo (à croire que personne n’a lu Platon), tous ces combats dispersés donnent l’impression d’opérations commerciales individuelles, bigrement égoïstes. Quant au principal concerné, le peuple, il peut bien attendre l’an 6220, date anniversaire de l’homme de la Grotte. Désolé pour ce schéma pessimiste, mais après tout, tout cela ne représente que ma petite lecture de l’état des lieux, tout en la dégageant de toute prétention absolue d’origine « Grotesque » ou Gabriélisque ».
Kacem Madani
17 juillet 2010
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