Edition du Samedi 17 Juillet 2010
Editorial
L’argent, ce nerf de la guerre !
Par : Salim Tamani
Comment tirer son épingle du jeu et profiter des investissements lancés en Algérie avec une enveloppe de plus de 268 milliards de dollars, surtout que les effets de la LFC 2009 sont encore là, limitant le champ d’action des multinationales ?
Au-delà des dossiers politiques liés à la libre circulation des personnes et de la mémoire, l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, a évoqué, à travers une déclaration qui ressemble beaucoup plus à des précisions, l’état des relations économiques entre les deux pays. “Les entreprises françaises ne viennent pas en Algérie pour faire des coups”. Le diplomate, qui a annoncé la nomination prochaine d’un “Monsieur Algérie” pour consolider les investissements français en Algérie, a saisi l’occasion pour rappeler la place de la France dans le partenariat hors hydrocarbures, tout en espérant développer les échanges économiques surtout en cette période de crise qui frappe durement l’Hexagone.
Au lendemain de son élection en 2007, le président Sarkozy s’est rendu à Alger pour parler “affaires” dans un contexte marqué par des tensions sur la mémoire. Si Bouteflika a élagué ce thème qui fâche des discussions en signe de bonne volonté, son homologue français n’a pas fait de même en dépit des contrats arrachés en Algérie. La crise financière ayant fait son chemin, menaçant bien d’équilibres en Europe, la France revient à l’essentiel. Comment tirer son épingle du jeu et profiter des investissements lancés en Algérie avec une enveloppe de plus de 268 milliards de dollars surtout, que les effets de la LFC 2009 sont encore là, limitant le champ d’action des multinationales ?
Et à la veille de la promulgation de la LFC 2010, les étrangers sont dans l’expectative. Beaucoup d’activités reviennent désormais aux opérateurs algériens, alors que les étrangers avaient jusque-là l’opportunité d’y travailler, de gagner de l’argent et d’en transférer une bonne partie vers leur pays d’origine. Ajouter à cela, les taxes sur les bénéfices qui pourraient connaître une hausse significative. Ce qui ne sera pas du goût des multinationales qui payent le fait de ne pas avoir honoré leur engagement sur le transfert du savoir-faire, une revendication maintes fois rappelée par le président Bouteflika lui-même.
17 juillet 2010
Contributions