Le 24 février 1971, l’Algérie nationalisait son pétrole et son gaz : La révolution tranquille
Il y a 39 ans, l’Algérie nationalisait son pétrole et son gaz. Le 24 février 1971 restera une date historique, car c’est le symbole de fin de l’exploitation et du diktat des compagnies étrangères qui continuaient à s’adonner à un pillage en pompant à bas prix nos richesses naturelles .
Il fallait dans l’esprit des décideurs de l’époque assurer la souveraineté de l’Algérie sur ses richesses naturelles, un slogan en vogue, et les mettre au service du développement du pays.
Depuis, combien de plans de développement, triennaux, quadriennaux, quinquennaux ont été financés pour mettre en place des infrastructures éducatives, des écoles, des hôpitaux, assurer l’équilibre régional et l’égalité de chance entre les centres urbains et le monde rural….
Que l’industrialisation poussée, en raison de son gigantisme, n’a pas marché, est une autre affaire, l’argent du pétrole a financé le développement à toutes les étapes. Ces routes, ces barrages, ces unités de dessalement en sont encore aujourd’hui les témoins d’un effort constant pour l’usage qui en a été fait.
L’argent du pétrole a encore servi à notre pays dans les moments difficiles, au plus fort de la crise en offrant à nos décideurs l’occasion de desserrer l’étau de l’endettement qui hypothéquait l’avenir des générations et sortir le pays des fourches caudines des grands centres financiers. Aujourd’hui, avec l’amendement de la loi sur les hydrocarbures de 2005 qui instaure une majorité de capital à 51 % au profit de Sonatrach dans tout projet de partenariat, il y a comme un retour à l’esprit du 24 février. Cela nous rappelle cette exigence incontournable de feu Houari Boumediene qui annonçait en 1971, alors en toute souveraineté, la décision de l’Algérie de prendre ses 51% de parts dans «le capital toutes les sociétés étrangères » opérant dans le secteur des hydrocarbures dans notre pays.
L’Algérie par ces mesures n’a pas tourné le dos à une logique d’intérêts, ceux du pays avant tout. Elle ne s’est pas refermée sur elle-même, elle qui a, aujourd’hui, à travers la stature d’ une compagnie au top des entreprises pétrolières internationales, une entreprise avec ses filiales présentes à l’ international, les moyens et la technologie nécessaires pour assurer la prospection de son pétrole et sa commercialisation.
L’Algérie a cependant besoin de partenaires pour un partage des risques. Et les amendements à la loi sur les hydrocarbures n’ont pas apparemment eu d’effets sur eux, les compagnies internationales participent encore aux divers appels à manifestation d’intérêt pour l’exploration et la production des hydrocarbures. Ainsi, on a pu constater la rude compétition entre des compagnies telles ENI (Italie), Gazprom (Russie), British Gaz (Grande-Bretagne) et EON Rhurghaz (Allemagne) pour obtenir des périmètres de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures auprès de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT). Il est vrai que seulement quatre périmètres sur un ensemble de seize ont été adjugés lors d’une séance publique d’ouverture des plis.
Trois seulement lors du second appel d’offres. Ces appels d’offres ont été lancés après la révision de la loi des hydrocarbures qui fixe à au moins 51% la part de la compagnie publique algérienne d’hydrocarbures Sonatrach dans les projets d’exploration, d’exploitation et de transport d’hydrocarbures. Mais, c’est aussi « dans un contexte de crise économique » qui a eu un impact négatif sur l’activité pétrolière. Pour preuve, il y a eu, au départ, un total 74 compagnies à participer aux appels d’offres. Cela reflète, avant tout, «une conjoncture économique et financière internationale» marquée par la chute des prix du brut combinée à un recul des investissements pétroliers dans le monde en raison de la récession économique qui affecte les pays industrialisés depuis.
Outre celles réalisées dans le nord du pays, à Tiaret, il y a une dizaine de jours, M. Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, a déclaré que l’Algérie a enregistré 18 découvertes d’hydrocarbures l’an dernier lors d’opérations de prospection effectuées à travers tout le territoire national. Les responsables du secteur ne s’en cachent pas pour autant, l’Algérie a encore besoin de dynamiser la prospection de son domaine minier. La moitié du domaine, soit une superficie de plus de 1,5 million de km2, est encore inexplorée et le nombre de puits forés par 10.000 km2 est de 9, alors que la moyenne mondiale est de 100 puits».
16 juillet 2010
EPHEMERIDES