En remportant la Coupe du monde 2010, l’Espagne met fin au signe indien dont elle a été accablée dans cette compétition depuis 90 ans. Au vu de son potentiel footballistique, l’Espagne aurait dû inscrire depuis longtemps son nom sur les tablettes du cercle fermé des vainqueurs de la plus grande compétition de foot du monde. Ce ne fut pas le cas, et si ses clubs ont régulièrement brillé au firmament de ce sport, son équipe nationale a par contre régulièrement échoué dans la course à la consécration planétaire.
Sa première victoire en finale du Mondial, le team ibérique l’a obtenue en ayant fait la démonstration qu’il est parmi les plus forts du monde, si ce n’est le meilleur depuis quelques années. Face aux rugueux Néerlandais, les Espagnols ont étalé une classe qui justifie leur succès. C’est peu dire que leur étoile de champions du monde, les Espagnols l’ont gagnée dans une conjoncture nationale où l’Espagne avait besoin de ce triomphe. En tout cas, elle est «pain bénit» pour le gouvernement de Zapatero, pour qui elle constitue un antidote au manque de confiance qui travaille le pays en conséquence de la grave récession frappant son économie nationale.
L’Afrique du Sud, pays organisateur, n’a pas remporté le trophée, mais le Mondial aura tout de même eu des retombées positives pour lui aussi. Le pays de Mandela a incontestablement bonifié son image à l’international en réussissant une organisation de l’événement sans grandes failles notables et surtout en faisant mentir les oracles qui ont présenté le pays comme en proie à des violences et à de la délinquance dont son Etat serait incapable d’éviter le néfaste impact sur son déroulement. En Afrique du Sud, il n’y eut pas plus ou plus graves incidents du genre pendant la durée du Mondial qu’il y en a eu dans les précédents en Europe ou dans les Amériques.
Cela étant, le Mondial 2010 entre dans l’histoire de la compétition. Non pas parce qu’il en est le meilleur en terme d’organisation ou que s’y est exprimé le plus beau football, mais par le fait qu’il se soit déroulé en Afrique pour la première fois. La bonne organisation dont il a bénéficié rejaillit sur le continent. Les institutions internationales qui président aux destinées du football mondial ne peuvent plus maintenir désormais le continent africain à la marge des prétendants à l’accueil futur de la grande fête footballistique au principe qu’il n’a pas le savoir-faire et les capacités indispensables à son organisation.
Une déception tout de même en ce Mondial 2010. Celle que nous avons de la prestation des équipes africaines participantes au stade final de la compétition. Elle ne fut pas ridicule. Mais pas celle que leurs supporters ont espérée pour la première Coupe du monde se déroulant sur leur continent. Il n’empêche, ce Mondial aura été le révélateur d’une autre image de l’Afrique à tous points de vue. Celle d’un continent qui, économiquement, structurellement et sportivement, est apte à relever les défis. Avec en supplément ce plus de générosité, d’hospitalité et de sympathique exubérance dont ses peuples sont pétris.
14 juillet 2010
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