Parution. L’affaire Hamdani Adda, brûlé vif par l’OAS : Le devoir de mémoire
Ancien journaliste au quotidien El Moudjahid, Amar Belkhodja s’est spécialisé dans la recherche historique afin de faire remonter à la surface des faits menacés par l’oubli.
Il est persuadé que la connaissance du passé est le trait d’union entre les générations. « Ignorer le passé, lit-on en quatrième de couverture, c’est favoriser le phénomène de la rupture qui est elle-même un effritement de la personnalité individuelle et collective… Il appartient à toutes les générations de puiser dans l’histoire de leurs pays, les exemples de bravoure, d’héroïsme et de sacrifice. Mama et son fils Adda, ne sont-ils pas le symbole d’une valeureuse résistance populaire ? ». Le regretté Hamdani Adda s’est engagé dans le combat armé dès le déclenchement de la Révolution algérienne. Il est arrêté et condamné à mort. En 1962, il est incarcéré à la prison d’Oran. Le 12 janvier de cette année, à la veille de l’indépendance de l’Algérie, il est enlevé et brûlé par l’OAS. Déguisés en gendarmes et munis de faux papiers, les activistes de l’OAS kidnapperont Hamdani Adda et trois codétenus. Quelques jours plus tard, une source crédible révèle que Hamdani et ses trois compagnons ont été brûlés vifs. Ce crime crapuleux et inhumain a été commis sur instigation de l’un des généraux putschistes d’avril 1961, Edmond Jouhaud.
Ce dernier le reconnaîtra d’ailleurs au cours du procès des généraux. « L’histoire de Hamdani Adda, c’est l’histoire d’un combattant de l’ALN qui mettra dans l’embarras un officier de l’armée française auquel l’Etat français fera renier la parole donnée, refusant de le faire confronter avec le futur condamné à mort. C’est autour de cette contradiction que les avocats de Hamdani vont livrer une bataille juridique avec hargne et courage », précise l’auteur. Pour les besoins de l’écriture de son livre, l’auteur, Amar Belkhodja, révèle qu’il lui a fallu trois années de recherche. Il a été confronté à un problème de documentation, indispensable à son travail. Localiser et contacter les témoins n’a pas été une tâche facile. En guise d’avertissement, l’auteur reconnaît que le titre de son ouvrage incite aux questionnements pluriels. « La justice coloniale fonctionnait selon les désirs du système lui-même. La justice coloniale, qui n’ en est pas à son premier parjure, fait fi de la notion de l’honneur et condamne Hamdani Adda à la peine capitale. » En somme, L’affaire Hamdani Adda, brûlé vif par l’OAS, invite le lecteur à découvrir le récit d’une des figures de proue de la Révolution algérienne, et ce, depuis la date où il a rejoint les rangs de l’ALN, jusqu’au 12 janvier 1962, date de son extermination par l’OAS. Un livre à conseiller vivement pour les mordus de lecture… et d’histoire. Amar Belkhodja, L’Affaire Hamdani Adda, brûlé vif par l’OAS.
Editions ENAG. 198 pages. Mai 2010.
El Watan Edition du 12 juillet 2010Par
12 juillet 2010
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