Le Carrefour D’algérie date
L’or ou la retraite? De moins en moins. Autrefois, selon nos mères la misère, il fallait soutirer à son époux le maximum de bijoux en or pour les lui redonner durant les jours sans pain ou les garder pour les jours noirs si on est jeté à la porte. L’or était l’assurance-vie des couples et des familles
pendant les siècles d’avant l’indépendance. Une femme offrait sa vie à un homme en contrepartie de bijoux pour qu’elle se protège contre les imprévues de son humeur ou de ceux de sa belle-mère. Depuis, l’or a cependant changé : il reste le plus beau métal mais pas la plus certaines garantie. Durant la dernière crise mondiale des finances, l’or était la valeur sure des épargnes des pays et des économies, mais ce qui est valable pour des pays, n’est pas valable pour les couples. Aujourd’hui, l’or vaut plus à l’achat, avant les noces, qu’à la vente, après la crise. On vend avec perte ce qu’on a acheté avec sueurs et sacrifices. L’or est cassé même si son gramme a toujours la fièvre et surtout durant la saison des noces en été. Et si des couples et des femmes en achètent encore, c’est surtout pour l’apparat et les signes ostentatoire de la richesse et de l’aisance et pas pour se prémunir contre les jours sans pain ou si peu, et seulement quand des banques en veulent pour faire face au Ramadhan ou au paiement d’un logement social. Pour « les vieux jours », les familles et surtout les femmes préfèrent la retraite complète, le salaire, le magasin, le compte épargne ou l’investissement direct dans des opérations commerciales ou l’épargne de l’euro à revendre aux hadjs ou aux importateurs. L’or, c’est pour les mariages ou devant la concurrence chez la coiffeuse, pas pour la sécurité. Il ne rapporte pas de l’argent mais fait en perdre et surtout si on le gage dans les banques. Son commerce reste pourtant florissant, aux grands malheurs des hommes pauvres et des polygames formels ou informels. Les bijoutiers vendent bien, vendent du beau et gardent la main haute sur les filières syriennes et turques ou marocaines du noble métal. C’est vous dire que l’or ne s’use pas. Ni son métal, ni sa mode malgré le temps et les banques.
10 juillet 2010
Contributions