Cela s’est passé il y a quelques jours dans une grande ville d’Algérie. Et je vous jure que c’est vrai, tellement vrai que l’on a du mal à y croire. C’est vrai que, de nos jours, la vérité est parfois incroyable. Il y a quelques jours donc, un gardien de parking, illicite de surcroît, n’a rien trouvé de mieux à faire,
voulant peut-être prendre sa retraite, que de vendre le «droit» illégal de jouissance du parking, notamment le trottoir avec et sur une distance de quelque 200 mètres linéaires de part et d’autre de la chaussée» (c’est l’intitulé du contrat «signé» entre les deux hommes) pour la «modique» somme de 24 millions de centimes. Le parking en question est situé sur l’avenue des «gros bras». Comme matériel, le nouveau «gérant» des lieux n’a besoin en tout et pour tout que d’un gros bâton style batte de base-ball, éventuellement, d’une chaise pliante en plastique pour s’asseoir sur le trône, heu… le trottoir, en quelque sorte, le bureau de la gérance du parking (bureau, heu.. trottoir mentionné sur ledit contrat» entre deux encaissements. Pour le nouveau gérant, la comptabilité est bien simple, elle ne nécessite ni crayon ni calculette, seulement une ou deux poches ou, parfois, une petite sacoche. Un diplôme ? Un casier judiciaire bien rempli suffit amplement. Les tarifs sont, bien entendu, tout aussi simples : 50 DA, parfois 100 DA si le «client» laisse sa voiture trop longtemps au même endroit. Et sur 200 mètres, ce sont au minimum quelque 50 voitures qui y stationnent chaque heure. Faites le calcul. C’est à vous dégoûter d’avoir fait des études, de n’avoir pas fait assez de sport – des sports de combat je veux dire -, de n’avoir jamais été en prison, d’avoir un casier judiciaire vierge à pleurer, de n’avoir jamais agressé personne, même de n’avoir jamais eu de bagarre avec personne, d’être resté fils de bonne famille, de parler la France et l’Angleterre et naviguer sur Google au lieu d’un «boté» de harraga. Mais c’est vrai aussi que la rue a ses lois. Et c’est vrai, surtout, que personne ne pense à respecter ni à faire respecter les lois, les vrais.
10 juillet 2010
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