Il y avait foule vendredi matin à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi- Ouzou à l’occasion de la présentation du livre Si Mohand Saïd raconte Amgharécrit par le fils aîné du colonel Mohand Oulhadj, Mohand Saïd Akli,
en hommage à son illustre père, le successeur d’Amirouche à la tête de la Wilaya III, dont il fut un élément-clé de la stratégie de guerre et de travail de sensibilisation du peuple à la cause nationale.
Devant une assistance nombreuse de moudjahidine venus des quatre coins de la région, d’Alger et Béjaïa, de députés, du président de l’APW, du directeur de la culture, de l’ONM, de la direction des moudjahidine et des enfants de chouhada de Tizi-Ouzou, Mohand Saïd Akli annoncera que ce livre vient exaucer le vœu cher au colonel de voir s’écrire l’histoire authentique de la révolution algérienne et saluer le courage et les sacrifices du peuple algérien comme en Kabylie où six colonels issus du peuple, dont Amghar (le sage), surnom donné au colonel Mohand Oulhadj eu égard à la sérénité qu’il faisait prévaloir en toutes circonstances, sont venus à bout de la stratégie de sept cents généraux. Dans sa préface, Mohamed Cherif Ould El-Hocine, ancien officier de la Wilaya IV, qui a eu le privilège de côtoyer Mohand Oulhadj au sein des instances politiques après l’indépendance, avertit que ce document historique est celui-là même que le colonel se proposait d’écrire, à savoir une référence mémorielle et historique au combat et au sacrifice du peuple algérien. Le livre autobiographique, qui livre aux historiens des informations précises sur l’organisation politico-militaire de la Wilaya III, vient aussi défendre et perpétuer la mémoire du colonel Mohand Oulhadj qui avait hérité de dossiers chauds à la mort d’Amirouche et affronté la machine de guerre de la 4e puissance militaire mondiale, notamment avec la célèbre opération Jumelles. Les témoignages de moudjahidine de la région mais aussi de Béjaïa ayant connu le colonel s’accordent tous sur les qualités de chef de guerre, de politicien et d’homme de consensus incarnées par Amghar durant et après la Révolution. D’où le choix porté sur lui par ses pairs pour être le premier Algérien à hisser l’emblème national le 3 juillet 1962 à Sidi-Fredj à l’endroit du débarquement des troupes coloniales. Les lecteurs avides de sensationnel resteront toutefois sur leur faim. L’ouvrage ne contient aucune révélation ou confidence sujette à polémique. Même parti, celui qui avait répondu à l’appel de la patrie en embarquant au maquis sa famille et tous ses biens, est resté fidèle à son image de personnage charismatique de la révolution algérienne.
S. Hammoum
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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/07/08/article.php?sid=102686&cid=16
8 juillet 2010
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