Le développement de la production d’énergie nucléaire est, dans l’état actuel des connaissances, l’alterwnative la plus efficace à la dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles, dont l’inexorable raréfaction est une réalité. Au-delà du souci d’autonomie des nations qui souhaitent assurer une partie de leur approvisionnement énergétique, la maîtrise de l’ensemble du processus de production de ce type d’énergie est une exigence rationnelle, tant elle implique des dimensions scientifiques et techniques aux applications variées. De la production d’isotopes radioactifs utilisés dans l’industrie à la médecine nucléaire et la radiothérapie.
Mais bien évidemment, le nucléaire civil présente la tare fondamentale de n’être qu’une évolution pacifique d’une recherche militaire. Signataires ou non du Traité de non-prolifération (TNP), les pays qui s’engagent sur la voie de l’énergie nucléaire sont immédiatement suspectés de servir des objectifs stratégiques. Le TNP, entré en vigueur en 1970, dispose que tous les pays ont le droit de développer une industrie nucléaire, pour autant que celle-ci ne soit pas détournée à des fins militaires.
Au titre du protocole additionnel du TNP, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est chargée de faire en sorte qu’aucun dépassement militaire ne se produise dans les pays qui ne disposaient pas de l’arme nucléaire au moment de l’entrée en force du traité. L’AIEA, qui contrôle avec une vigilance implacable le programme nucléaire iranien et n’hésite pas à entretenir un climat de soupçon sur les intentions de Téhéran, s’est révélée un instrument plutôt efficace.
Mais insuffisamment, aux yeux d’une administration américaine qui tente, au moyen d’accords bilatéraux, de freiner le développement du nucléaire, au Moyen-Orient essentiellement. Les pays clients des Etats-Unis – les Emirats Arabes Unis l’ont déjà accepté – sont invités à renoncer à l’enrichissement et à acheter le combustible sur le marché mondial. Or, sans maîtrise du processus d’enrichissement, il n’y a pas d’accumulation du savoir-faire indispensable au développement des technologies du futur.
La Jordanie, qui dépend entièrement des importations de pétrole et dispose d’importants gisements d’uranium, a annoncé son intention de construire un premier réacteur de 1.100 mégawatts. Les Jordaniens envisagent à terme de produire ainsi une part importante de leurs besoins en électricité et de pouvoir même en exporter à l’horizon 2030 vers leurs voisins. Selon le directeur de la Commission jordanienne de l’énergie atomique, les Américains souhaitent imposer un accord sur le modèle de celui accepté par les Emiratis, par lequel le Royaume hachémite renoncerait non seulement à l’enrichissement de l’uranium, mais également à la construction d’une usine d’eau lourde.
La pourtant très pro-occidentale Jordanie se verrait interdire ce qui est pourtant stipulé par l’article quatre du TNP : le droit de tous les pays à utiliser l’énergie nucléaire pacifique dans la recherche et le développement.
L’exemple jordanien confirme les conclusions d’un grand nombre d’experts indépendants. L’objectif de non-prolifération n’est que le paravent vertueux d’une stratégie visant à interdire le progrès scientifique à des pays que l’on souhaite maintenir dans un état d’assujettissement et de confirmer dans cette région le différentiel technologique en faveur d’Israël, non signataire du TNP.
1 juillet 2010 à 15 03 03 07037
Superbe travail, je vous remercie pour votre aide, et notez dans un 1er temps que je « plussoie » moi aussi entièrement votre positon ! J’insiste, oui votre article est vraiment bon, je reviendrai régulièrement vous lire… Je vais avoir besoin d’un peu de temps pour réfléchir à tout ça.