Vivre fel bled n’est pas chose aisée. Il faut connaître Si Guerrab en cas de coupure d’eau. Si Daoui, des fois que la facture d’électricité est saucée. Si Ouana, si l’envie d’emprunter les airs pour un voyage outre-mer vous prend. Pour ceux qui ne sont pas de ma génération, Si Ouana est le frère du cerf-volant. Si Khorti a fait son journal pour les âmes en difficulté, un petit papier, et c’est vraiment toutes les portes qui s’ouvrent. Moi ceux-là, je les connais tous. Mais en plus, j’ai pris impôt avec Si Douminou qui peut te transformer un double-six en double-blanc.
Je connais Si-Lima et sa production de festivals. Pour seule culture si-nématographique, il a vu quelques dessins animés. Celui-là, si tu as une caméra et quelques sketchs bidons, il peut t’enrichir. En moins que rien, du deviendras plus que tout. Si-Lima chakhsia. C’est un faiseur de festivaille que vaille, où des prix sont attribués en plongée ou en contre-plongée. Il suffit juste d’afficher en gros plan son lieu de naissance.
Les derniers artistes sont en train d’avaler leurs extraits de naissance car contraints à la misère par le grand boss Si-Lence. Tour à tour, ils attendent la seule invitation qu’ils soient certains de recevoir. Car elle émane de Si-Metière. Moi, Si-Lence, je le connais à chaque minute imposée par la langue de bois. Je fais avec. Je connais Si Kaddour. Si-Ment dala, dala. Bni ya oulidi, bni. Je connais Si Amine, même que je lève mes deux mains vers le ciel chaque fois qu’on me souhaite la réussite de la dernière opération bancaire.
Je connais Si Ammar. Je connais Si-Yara, grosse cylindrée qui s’accompagne toujours de sa belle silhouette : il a du bagout et peut ouvrire les portes de tous les Si.
Pour ne pas trop m’étaler, je connais aussi Si-Pia et ses tentacules
Alors silence !
29 juin 2010
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