L’Afrique est en quart de finale ! Le Ghana a arraché cette place de haute lutte face à une équipe américaine valeureuse et combative mais visiblement émoussée. Les Américains ont payé la débauche d’efforts consentis lors des matches du premier tour et notamment celui remporté face aux Fennecs, où ils ont été jusqu’au bout de l’effort pour marquer le but de la qualification.
Tout le continent, du nord au sud et d’est en ouest, était derrière les Black Stars. Et tous espèrent qu’en quart de finale face à la très technique Uruguay, les camarades de Boateng sauront rééditer l’exploit. Le Ghana a démontré la technicité collective qui fait cruellement défaut aux équipes continentales. Solidaires pendant cent vingt minutes, les joueurs au maillot frappé de l’étoile noire ont donné une leçon de football aux autres sélections africaines. Le Cameroun, la Côte d’Ivoire, avec leurs vedettes, ont été éliminés sans avoir démontré quoi que ce soit. L’Afrique du Sud a tenu honorablement son rôle, alors que la prestation de l’Algérie n’a été que de la figuration.
Il est vrai que ces deux dernières équipes ne possèdent pas de joueurs exceptionnels, si ce n’est la tardive révélation du gardien algérien Raïs M’bolhi. Une équipe sur six du continent a réussi cet examen de passage dans une phase finale de Coupe du monde qui se déroule en Afrique. Disons-le tout net, la déception est grande chez les sportifs et les supporters.
Ce qui est rageant est que la déconfiture africaine n’est, pour l’essentiel, pas due à une supériorité écrasante de leurs adversaires. Bien sûr, nul n’attendait une victoire sur le Brésil, mais le Portugal aurait-il plus de talents que la Côte d’Ivoire ? La Slovénie serait-elle intrinsèquement supérieure à l’Algérie ? Les spécialistes estiment que dans les deux cas exemplaires, les équipes africaines auraient pu prétendre à un meilleur résultat.
La différence avec les équipes européennes ou sud-américaines ne tient pas à la qualité des joueurs mais bien à l’organisation technique et à l’état d’esprit qui prévalent dans les formations organisées. Le déficit africain est dans l’organisation approximative et l’esprit d’équipe pour le moins insuffisant. Espérer un exploit individuel, comme l’ont fait les Camerounais, pour faire la différence est une stratégie pour le moins aléatoire. Entrer avec un complexe d’infériorité, tout en essayant de se mettre en valeur sur de vaines tentatives personnelles, a été la caractéristique commune des sélections africaines.
Ces éléments, combinés à un manque de lucidité, ont souvent neutralisé des situations favorables. Le nombre de cartons jaunes et rouges est un indicateur flagrant de ces défaillances. Considérer qu’un match nul est une demi-victoire traduit également des dispositions peu favorables en termes de combativité. L’attitude de l’équipe américaine est à méditer. Croyant crânement en leurs chances, ils ont fait preuve d’une réelle rage de vaincre.
Il faut espérer que les leçons seront retenues pour les prochaines compétitions et que la rigueur et les qualités morales démontrées par le Ghana, auquel nous souhaitons de tout cœur d’aller jusqu’au bout, s’imposeront comme le modèle de référence.
28 juin 2010
Contributions