Le Carrefour D’algérie
Voila, c’est fini. Le chemin, pour moi, femme algérienne, a mesuré des milliers de kilomètres entre le salon et la cuisine. La cuisine ? Je n’y ai pas mis les pieds depuis le premier vol d’Air Algérie vers Johannesburg.
C’est ainsi. J’avais les mains dans les pieds et les pieds posés sur le cœur. Maintenant, c’est fini, on n’a pas eu la coupe du Monde, on aura la soupière du Ramadhan et les frites omelettes de juillet. C’est la saison des œufs et du raisin. Il reste donc un moins avant le Ramadhan et il faut déjà harceler le mari pour repeindre la maison et lui soutirer ce qu’il faut pour acheter une nouvelle vaisselle. D’où vient cette nouvelle tradition, je ne sais pas. Chaque année, il faut repeindre au moins la cuisine et acheter au moins de nouveaux bols de soupe. En attendant donc, j’ai une pensée pour la femme de Saadane. Elle doit souffrir la pauvre. Même en France. Voir son mari rentrer les mains, aucune femme ne l’accepte même pour un simple panier. Je leur souhaite une Omra durant ce Ramadhan ; Au moins pour se laver les os et la mémoire. Le vieil homme a fait ce qu’il pouvait ; Ce n’est pas sa faute, mais la faute de tous. Et, au final, il faut l’admirer : être capable de faire rêver toutes les femmes de l’Algérie même à son âge, est une grande prouesse. Il faut le faire. Qu’il repose en paix le pauvre, lui et son épouse. La coupe du Monde, c’était à tous les Algériens et à toutes les Algériennes d’aller la chercher et pas uniquement lui. Donc, tout le monde revient à la cuisine et tout le monde va fermer son salon. L’été sera court, le Ramadhan long et les plages sont encore propres avant les premières pastèques.
26 juin 2010
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