La popularité des Bougherra, Antar Yahia, Lacen et de leurs coéquipiers dépasse, et de loin, celles des vedettes de l’écran. Quant aux chanteurs, ce sont eux qui essayent de lancer un tube de l’été, avec des chansons à la gloire de l’équipe nationale. Cheb Khaled est passé par là, avec Rahoum Khardjou…, sorti en 1986.
Bien avant le Mondial sud-africain, les joueurs de l’équipe nationale de football sont devenus des superstars, comme ne l’ont jamais été les vedettes de l’écran chez nous. L a popularité des actuels joueurs d’«El Khadra» dépasse d’ores et déjà celle des mythiques Madjer, Assad, Dahleb, Merezkane, Djamel Zidane ou Belloumi (que les autres, ceux qu’on n’a pas cités, nous excusent). Par une sorte de pop’art made in Algeria, des affiches de grands films américains (nos adversaires du match de mercredi) sont «trafiquées » et les têtes de Tom Cruise, George Clooney, Arnold Schwarzenegger ou Sylvester Stalonne sont remplacées par celles de Karim Ziani, Antar Yahia, Nadir Belhadj ou Fawzi Chaouchi. Chaque semaine qui passe, apporte son lot de chansons à la gloire des notre équipe nationale de football. C’est sûr que des chanteurs ou des groupes ont anticipé sur le résultat du match décisif contre les USA, en enregistrant une chanson sur notre «qualification» au deuxième tour. Dans la rue, les images de Madjid Bougherra, Mansouri et de leurs coéquipiers sont partout, sur des affiches publicitaires collées sur les murs ou les bus. Pour rester dans le domaine de la publicité, il suffit de regarder la télévision ou de feuilleter un journal pour constater à quel degré nos internationaux ont la cote. Le commerce (non réglementé) des maillots des joueurs est un autre indice de la popularité de l’actuelle génération d’«El Khadra». Selon des commerçants, les maillots de Meghni et Yebda sont les plus demandés. Il y a, aussi, des fans qui possèdent (et portent) les maillots de plusieurs joueurs. On l’a vu à la télévision, les enfants des Académies de football de Paradou et d’Oran citent plus fréquemment Rafik Saïfi parmi leurs modèles. La même tranche d’âge a trouvé une nouvelle coqueluche en la personne de Ryad Boudebouz qui porte le numéro 7, celui d’un certain Omar Betrouni. Les femmes, elles, préfèrent Ziani. Vu à la TV (un «live » dans les rues d’Alger), l’animateur demande à une jeune fille le nom de son joueur préféré. «C’est Ziani parce qu’il est beau, puis Matmour», répond-elle, tout de suite. «Alors, selon toi, on devrait faire un casting pour sélectionner les joueurs», lui fait remarquer l’animateur. «S’il veulent faire oublier la génération de 1982, nos joueurs n’ont qu’à se qualifier pour le deuxième tour», a répondu un «vieux» supporter à un jeune qui n’a pas vécu l’épopée de Gijon. En réalité, chaque génération a essayé de porter haut les couleurs nationales. Personne ne doit oublier le doyen Mouloudia créé en 1921 et portant le vert et rouge (et le blanc). Les équipes de l’ALN (méconnue) puis du FLN (plus connue), les «lutins» victorieux aux Jeux méditerranéens de 1975 avec leur jeu «à l’algérienne», eux aussi, ne doivent jamais être oubliés.
Kader B.
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/06/26/article.php?sid=102073&cid=16
26 juin 2010
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