Le match nul de l’équipe nationale contre l’équipe d’Angleterre a arraché les commentaires les plus élogieux aux observateurs et redonné espoir aux supporters des Verts. Est-ce à dire que l’équipe qui a tenu tête au onze anglais est si différente de celle qui s’est inclinée face à la Slovénie ?
Car celle-là aussi n’a pas moins brillé dans sa capacité à empêcher l’adversaire de développer son jeu et à faire circuler le ballon. Avec un gardien de but plus rassurant, un sang neuf dans ce qui fait office d’attaque et devant des Anglais moins entreprenants que les Slovènes, l’équipe est pourtant apparue comme aussi stérile qu’elle le fut au cours de la rencontre précédente. En d’autres termes, il n’y a pas eu transformation radicale d’une équipe qui, pour être physiquement et techniquement au point, pèche toujours par stérilité offensive. Il n’y a pas un avant et un après-Angleterre : la transformation, attendue, ce sera le jour où les Verts commenceront à inscrire des buts. Sinon, ce sera une bonne équipe pour arracher un autre match nul vierge devant les États-Unis. À moins d’une évolution tactique, nécessairement contrariée par la pénurie d’attaquants opportunistes. La jubilation qui a suivi le match de vendredi dernier ne se justifie que par la valeur théorique de l’adversaire. La prestation du onze algérien contre les Slovènes n’était pas moins remarquable, sauf qu’en l’état actuel de l’équipe, il y a une impossibilité tactique de marquer des buts. Et cette tare n’a pas été levée, à en juger par le comportement de l’équipe contre les Britanniques : malgré le taux de possession de la balle, l’occupation du terrain, les Anglais se sont créé plus d’occasions que les Algériens. Les commentaires admiratifs des observateurs étrangers s’expliquent par le fait que ces derniers considèrent ce match extrait de son contexte de tournoi de poules. L’emballement national se justifie, lui, par le désespoir infligé par le choix tactique, défensivement presque parfait, mais qui sacrifie l’offensive, ce qu’il y a de plus instinctif dans le football algérien. Il y a donc besoin de reconsidérer la question dans la perspective de l’objectif de qualification aux huitièmes de finale, puisque rééditer contre les États-Unis l’exploit réalisé face aux Anglais n’y suffirait pas. Ce qui n’est pas fait pour l’instant, puisque les avis émis consistent presque à dire qu’on se serait trompés sur cette équipe et sur les choix de son entraîneur et que l’on s’en est rendu compte à la fin du match Algérie-Angleterre. Alors que c’est l’équipe qui fait fausse route, de belle manière, pour notre drame, même si elle a corrigé quelques-unes de ses failles au cours de son second match. Arsène Wenger aura bien résumé la situation de cette belle équipe incomplète : “Maintenant, il lui reste à marquer des buts”, a-t-il simplement dit.
M. H. musthammouche@yahoo.fr
21 juin 2010
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