C’est l’œuvre de deux chercheurs-écrivains, Sandra Guinands et Yazid Benhounet, qui a paru en France dernièrement et dont les auteurs l’ont publiée après un séjour d’un mois dans la région. Elle a été publiée avec l’aide du prix «Envie d’Agir» de la direction régionale jeunesse et sports du nord Pas-de-Calais France.
C’est aussi une étude approfondie et c’est beaucoup plus une recherche ethnologique sur la vie des nomades que sur les sédentaires. Conçu en trois sous-titres : «Sud oranais», fragments ethnographiques (une mosaïque ethnique et tribale) ; «Histoire locale, mythes locaux» ; «Rencontres avec les gens nomades et citadins». La publication de ce livre fait suite à une exposition intitulée «Nomadisme et Urbanité»» organisée par des ethnologues en France. Dans cet ouvrage, Sandra et Yazid, qui ont sillonné cette contrée du sud-ouest du pays de Oulakak (Extrême Ouest), à Langhar Extrême-Est de Aïn- Sefra), en passant par Sfissifa, Aïn- Sefra, Tiout, Asla, et Aïn-Ouarka, ont évoqué tout simplement tout ce qui a été dit et entendu. Ils ont laissé la parole librement à Ahmed Aârar, un nomade bigame de Langhar, éléveur de moutons, qui, sous une kheima, les a fait vivre un bon moment avec sa tribu et comme veut la tradition, le mechoui à la braise et le thé à la menthe étaient à l’honneur. Une vie nomade dans toutes ses dimensions, où les activités principales sont liées à l’élevage du bétail ovin. Ici le nomadisme demeure encore de tradition chez certains, tels que l’utilisation du bois pour se réchauffer et pour cuisiner, les ustensiles de cuisine faits d’alfa et les habits traditionnels faits de laine. Les hommes (la plupart d’ailleurs) sont des polygames. Les raisons, disent-ils, les femmes ont plus de charges que les hommes. Ahmed Bendouina, un retraité cheminot, leur a longuement donné un aperçu sur la vie citadine d’antan en évoquant les ksour, l’institution Lavigerie, la gare SNTF, Isabelle Eberhardt, les gravures rupestres et bien sûr le quotidien des Sefraouis, de même que les relations et les rapports entre la ville et les nomades, où jadis le train était appelé l’horloge des nomades, une référence au temps au moment du passage du train. L’ouvrage dont le titre nous fait rappeler les journaliers d’Isabelle Eberhardt se veut un témoignage de la vie locale de cette région, il comporte de ce fait 104 pages, illustrées de gravures, mettant en exergue des portraits sur les différentes tribus de cette contrée du Sud oranais.
B. Henine
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/06/20/article.php?sid=101804&cid=16
20 juin 2010
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