L’Algérie a battu l’Angleterre zéro à zéro». La boutade est du speaker Hafid Derradji et exprime parfaitement la valeur que les supporters algériens accordent au match nul réalisé par leur équipe nationale face à celle de l’Angleterre.
Oui, ce match nul est une victoire au regard de la réputation et de l’expérience de l’adversaire du jour. Contre Wayne Rooney et ses coéquipiers, les capés algériens n’ont pas fait que se défendre. Ils ont produit du beau jeu, du grand, qui a dérouté l’une des meilleures équipes de la planète, au point de la complexer d’abord, la faire douter ensuite, et failli enfin la faire plier. La démonstration algérienne aurait pu se conclure par une victoire si l’attaque des Verts ne s’était pas montrée encore une fois stérile dans ses conclusions. Peu importe, au rappel des doutes que la prestation de ces derniers face à la Slovénie a instillés dans l’esprit de leurs compatriotes.
Il faut être franc, celle-ci nous a fait envisager une déroute algérienne devant les «Three Lions», donnés parmi les favoris au sacre pour cette Coupe du monde et qui, par ailleurs, allaient aborder le «dos au mur» la rencontre avec le onze algérien.
Le «nif» des Algériens a été leur arme fatale. Leur sursaut d’orgueil a été tout simplement irrésistible. Les Anglais en ont fait les frais au point de perdre les automatismes qui en font une redoutable machine à dominer. Il a fait étaler au onze algérien un football de haute facture qui a donné le tournis aux British.
Capello, l’entraîneur italien des «Three Lions», s’attendait certainement à cette «furia» des Algériens face à son équipe, en supputant qu’elle leur ferait commettre des erreurs et des imprudences dont ses chevronnés joueurs profiteraient inéluctablement pour faire la différence. C’est ce qui était arrivé au onze algérien face à la Slovénie. Sauf que cette fois, Bougherra et nos autres capés se sont donnés à fond, ont été offensifs mais sans commettre les bévues que Capello espérait.
Au vu de sa prestation contre l’Angleterre, notre équipe nationale mérite de se retrouver au second tour de cette Coupe du monde. Mathématiquement, elle a encore une chance de l’être. Faut-il que nos joueurs ne cèdent pas à l’euphorie d’avoir prouvé qu’ils sont ces «Guerriers du désert» que la renommée de l’adversaire n’effarouche pas. Qu’ils gardent donc le même mental et la même intelligence de jeu face aux Américains. Qu’ils se soient réhabilités avec brio aux yeux de leurs supporters algériens du monde entier, est ce que nous avons rêvé pour eux.
Mais ce rêve, nous en sommes maintenant à espérer qu’ils le transforment en une réalité grandiose : le passage de l’Algérie au second tour. Ils en ont la valeur intrinsèque. Alors à Bougherra, à Yebda, Ziani, Boudebouz et tous nos capés nous disons : oui, vous le pouvez ! Nous vous faisons confiance, «vous le valez bien !». Tout un peuple est avec vous, derrière vous. Vous êtes déjà ses héros, continuez à le faire vibrer et à trouver en vous, en vos exploits, le ciment d’un patriotisme positif.
20 juin 2010
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