Editorial (Samedi 19 Juin 2010)
Au-delà du désir d’arracher la qualification au second tour, les joueurs algériens ont montré au monde que face aux “grands”, ils savent sortir le grand jeu et s’élever au niveau de leurs adversaires.
Hassan Yebda et consorts ont fait sensation au Cap en tenant en échec l’un des favoris en puissance de ce Mondial sud-africain, le onze que dirige l’entraîneur italien à l’impressionnante carte de visite, Fabio Capello. Rooney, Gerrard et Lampard ont parlé trop vite en assurant que les trois points de ce match ne leur échapperaient pas. L’un d’entre eux a même fait preuve d’arrogance en déclarant que les Anglais n’avaient pas besoin d’être en grande forme pour battre l’Algérie. Voilà des déclarations qui rappellent étrangement celles des Allemands, il y a 28 ans à Gijon, en Espagne. C’était suffisant pour motiver les coéquipiers de Karim Ziani, lequel avait indiqué avant cette cruciale confrontation qu’il n’avait pas besoin d’être motivé pour donner le meilleur de lui-même lorsque l’adversaire a pour nom Angleterre. Néanmoins, pour faire vibrer encore plus la fibre patriotique, les protégés de Rabah Saâdane se sont offert la veille du match une séance cinéma en visionnant le célèbre film La Bataille d’Alger. Il n’en fallait pas plus pour qu’ils se sentent davantage responsables vis-à-vis du peuple algérien, qui leur a montré son attachement sans limites à “El-Khadra”. Avant de pénétrer sur la pelouse, ils ont laissé aux vestiaires tout ce qui pouvait les déconcentrer de leur objectif. Au-delà du désir d’arracher la qualification au second tour, les joueurs algériens ont montré au monde que face aux “grands”, ils savent sortir le grand jeu et s’élever au niveau de leurs adversaires. Il s’agit d’une qualité connue chez les sportifs algériens qui ne baissent jamais les bras, notamment lorsqu’ils ont en face des concurrents de valeur. Ainsi, après les Allemands en 1982, les Anglais ont vérifié à leurs dépens, hier, qu’il ne faut pas provoquer les Algériens. La motivation a, une fois de plus, contribué à faire sortir le footballeur algérien de sa coquille, même si la victoire n’était pas au bout. L’espoir demeure. Il va falloir maintenant prendre la mesure des États-Unis. Mais chaque chose en son temps.
19 juin 2010
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