Ancien diplômé de l’Institut des hautes études de Rabat et retraité de l’éducation nationale, Belabbes-Nabi Ezzeddine, un enseignant et non moins conseiller pédagogique qui a blanchi sous le harnais, s’attelle aujourd’hui à éditer des livres spécialisés dans l’apprentissage de la langue chère à Voltaire. Fort d’un capital expérience dans le domaine de la didactique, Belabbes-Nabi est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages parascolaires s’adressant aux élèves de la 2e année primaire jusqu’à ceux de la 3e année secondaire.
Résidant à Blida, il n’a de loisir, aujourd’hui, que d’inculquer, à travers ses écrits, la langue française par des méthodes très originales et faciles à assimiler. Parmi ses publications on peut citer : J’apprends à lire et à écrire ; Mon livre de français, L’épreuve de français ; au baccalauréat ; l’enseignement de la poésie et de la récitation à l’école et au collège d’enseignement moyen pour ne citer que ceux-là. Estimant que la “poésie utilise dans le langage qui est son instrument de communication”, l’auteur de ces livres juge approprié d’intégrer l’étude des poèmes et insiste sur le fait que “la récitation participe à la réalisation du programme de phonétique articulatoire sous la forme de comptine ou de poèmes en vers”. D’ailleurs, nous apprenons en parcourant son livre intitulé L’enseignement de la poésie et de la récitation à l’école que Chateaubriand disait que “la poésie n’a été pour moi que ce qu’est la prière, le plus beau et le plus intense des actes de la pensée mais le plus court et celui qui dérobe moins de temps au travail du jour”. Dans sa lancée, il cite Jean Tardieu qui dans son ouvrage Le livre d’or de la poésie française écrit que “le rôle du poète n’est-il pas de donner la vie à ce qui se tait dans l’homme et dans les choses puis de se perdre au cœur de la parole ?” Purement instructif, Belabbes-Nabi se veut la continuation d’une méthodologie qui n’est plus de mise aujourd’hui d’autant que l’on constate une déperdition criante des valeurs éducatives. Il faut dire qu’en considération de son travail et de son renoncement pour la langue française à travers laquelle il a voulu être un défenseur d’une civilisation de progrès, l’Unesco lui a témoigné, dans une lettre datée du 28 octobre 2002, de la déférence tenant compte du mérite quant à son apport substantiel et absolument salutaire. “Nous voudrions vous exprimer nos félicitations pour les nombreux ouvrages que vous avez publiés en français et en arabe au cours de votre longue carrière dans l’enseignement”, est-il écrit dans la lettre de l’Unesco. M. Belarbi
“Lola d’Alger”, un roman de Omar Aït Aïder
“Entre Bab-El-Oued et Tizi-Ouzou, il n’y a pas que la rivalité de deux clubs de football, il y a, Lola, l’émeute et la contestation.” L’auteur résume ainsi son second roman publié à compte d’auteur et où se superposent actualité et scènes de vie et se croisent deux visions du monde. Entre les deux, l’auteur glisse un propos qui se veut un parti pris pour la liberté. Comme dans son roman précédent, L’arouch de Kabylie, Omar Aït Aïder nous livre avec Lola d’Alger, un récit aux prises avec l’actualité brûlante et l’histoire immédiate. Les émeutes de Kabylie et l’intégrisme islamise qui affole le pays avec sa double violence symbolique et armée servent de toile de fond à un récit qui s’ouvre sur plusieurs tableaux et une galerie de personnages au milieu desquels trône Lola. C’est cette jeune fille de Bab-El-Oued qui va à Tizi-Ouzou fuyant le corset moralisateur et la violence terroriste de l’islamisme. Dans ce passage d’un lieu géographique à un autre, Lola se révèle à elle-même et au monde. Un peu comme chrysalide faisant sa mue en se débarrassant de son cocon pour devenir papillon ; Lola se découvre et découvre l’aventure sentimentale, les vertiges de l’amour physique et les tumultes de la vie. Le tout raconté dans un style alerte et dépouillé qui ne fait, souvent, pas route avec des choix narratifs qui, à notre sens, nuisent à la clarté de l’intrigue. Plutôt que de la servir, l’accumulation de dégressions, la multiplication de situations qui s’imbriquent et s’enchevêtrent sont des procédés qui ne sont pas, souvent, à l’avantage de la narration.
S. A. M.
Samedi 15 Octobre 2005
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2005/10/15/article.php?sid=29340&cid=16
15 juin 2010
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