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SKIKDA/NADI EL-HOUDOUR Boudjedra, la “casse” des tabous et le complexe d’Œdipe

12 juin 2010

Non classé

La venue de l’écrivain Rachid Boudjedra à Skikda, dans le cadre de la manifestation culturelle bimensuelle Nadi El-Houdour, qu’organisent la Direction de la culture et l’Union nationale des écrivains algériens, section de Skikda, est un évènement sans précédent. Le théâtre municipal où s’est déroulée sa conférence a vu pour la première fois l’assistance d’un nombre assez important de gens. D’habitude, les manifestations culturelles, surtout à caractère “littéraire”, n’attirent pas le public.

L’un des plus grands écrivains algériens, qui estime faire partie de la troisième génération, celle post-coloniale, a fait le déplacement pour parler de son œuvre. Celle qui a cassé la “tripartite” des tabous : politique, sexe et religion. Une œuvre qu’il dit avoir puisée de son aventure personnelle. Plutôt subie que voulue. L’inspiration littéraire et poétique est une “descendance” légitime des problèmes familiaux, pour être plus précis. La violence du père a enfanté le grand nom de Boudjedra, celui d’écrivain bien sûr. “Pour éviter la débauche et la consommation de la drogue, je me suis défoulé en versant dans l’écriture. C’est une conséquence de la violence de mon père, j’en garde un douloureux souvenir”, affirma-t-il. C’est ce qu’on appelle faire bon usage de la rancune. La carrière de ammi Rachid succède à celle des fondateurs du roman maghrébin (Mammeri et Feraoun), et de la “première rupture”, selon son propre terme, représentée par Kateb Yacine et son monumental Nedjma.“Nous on fait partie de la période de l’indépendance. On a clôturé le volet colonial pour s’inscrire dans une ligne ayant pour objectif la modernisation du roman. La recherche formelle fera partie de nos préoccupations. On a ainsi cassé le quatrième tabou (la forme)”, expliqua-t-il. Apparemment, la “casse” serait une caractéristique toute “boudjedrienne”. Il parlera notamment de la femme, et sa place dans ses romans. En tant qu’être avec sa chair. Fermant ainsi la parenthèse de la “femme fantôme” présente dans les écrits de ses prédécesseurs. Le corps de la femme serait si important qu’il ne faut en aucun cas l’occulter, pourrait-on comprendre à la lumière de ses propos. D’ailleurs, Abou Nouas et Béchar Ben Berd, comptent parmi ses poètes préférés. La religion est devenue un instrument qu’on agite ou qu’on utilise à des fins “immondes”. “Elle est usitée à des fins de trahison”, dira-t-il. “Le terme d’Inchallah est employé par des personnes ayant l’intention de trahir. Qu’on on dit, à titre d’exemple, je viendrais demain Inchallah, c’est pour ne pas venir”, justifia-t-il ses propos. Il se dit “répulsif” aux écrits politiques faits par les écrivains. “Il faut laisser la politique aux politologues, l’histoire aux historiens… Chacun doit évoluer dans son “secteur”, l’écrivain ou l’artiste doit donner du plaisir au lecteur. Sans plus. Il doit avoir son propre lexique comme l’a dit un grand écrivain.” L’auteur de La répudiation parlera aussi de sa vie passée dans la clandestinité pendant huit ans, et ce, consécutivement à l’attentat dont il fut l’heureux rescapé en 1993, et des moult déguisements qu’il a dû inventés afin d’échapper à ses poursuivants, du “conflit” l’opposant à Tahar Ouettar, du scénario avorté qu’il devait écrire, relatant la vie de l’Emir Abdelkader. Traduit en trente langues et enseignant une fois par an aux USA, Boudjedra aime l’Algérie. “Bien qu’on m’ait proposé de m’installer aux USA, j’ai refusé car j’aime mon pays. Quand je le quitte pour des voyages d’affaires ou professionnels, quelque chose me manque”, dira-t-il.
Zaïd Zoheir

Jeudi 05 Mai 2005

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2005/05/05/article.php?sid=22690&cid=16

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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