L’attribution par la FIFA à l’Afrique du Sud de l’organisation de la Coupe du monde 2010 a été chaleureusement accueillie par l’immense majorité de l’opinion internationale. Pour les raisons que ce choix distinguait un pays dont le prestige moral est immense et qu’il rendait justice au continent africain, dont la contribution au sport mondial est devenue une réalité irrécusable.
C’est pourquoi les esprits chagrins que ce choix de l’Afrique du Sud n’a pas satisfaits n’ont pas osé se manifester ouvertement contre. Ils se sont depuis rattrapés en déversant les plus insidieuses critiques et réserves sur le pays de Mandela. Ne pouvant s’attaquer à ce pays avec les mêmes arguments «droits de l’hommistes» que ceux qu’ils ont chevauchés contre la Chine quand elle a obtenu l’organisation des Jeux olympiques, ils ont opté dans un premier temps pour celui consistant à douter de ses capacités à réaliser des infrastructures multiples en rapport avec l’importance de l’évènement sportif planétaire qu’est la Coupe du monde de football.
Ce pari réussi avec brio par le pays de Mandela ne les a pas pour autant désarmés, puisqu’ils se sont mis à brosser un tableau apocalyptique de la situation sécuritaire et sociale en Afrique du Sud. Ils ont pour ce faire mobilisé le ban et l’arrière-ban de certains milieux médiatiques et supposés spécialistes et connaisseurs de la réalité sud-africaine.
Il faut espérer que le déroulement de cette Coupe du monde «africaine», dont le coup d’envoi va être donné demain à Johannesburg, infirme la vision dévalorisante que ce «beau monde» a voulu donner de la société sud-africaine et, partant, de toutes celles du continent noir.
L’enjeu sécuritaire est primordial et les autorités sud-africaines doivent absolument le maîtriser, car de ce qui en sera sur ce plan dépendra pour l’Afrique qu’elle puisse postuler ou non à l’avenir pour l’organisation d’autres coupes du monde ou évènements sportifs de même grandeur.
L’enjeu est de taille car, pour des raisons aussi bien mercantiles que par esprit d’européocentrisme fermé à l’évolution du monde telle qu’elle se produit, il y a encore des forces de pression dans les instances sportives internationales qui sont contre l’organisation de pareils évènements planétaires aux juteuses retombées ailleurs que dans l’espace planétaire qui est leur.
C’est dire que le pays de Mandela porte l’espoir africain de faire admettre pour de bon que le continent noir est mûr et apte à accueillir les plus grands rendez-vous internationaux. La Chine a fait taire ses détracteurs en réalisant les plus splendides Jeux olympiques de l’histoire. Nous rêvons que l’Afrique du Sud donne à voir une Coupe du monde de football dans un environnement dont ses hôtes étrangers ne conserveront que le côté hospitalier, chaleureux et fraternel dont les Africains ont le secret.
L’autre rêve serait que les équipes africaines présentes à cette grande rencontre footballistique confirment sur le terrain les progrès réalisés par le continent en ce sport. Et pourquoi ne pas rêver aussi à un exploit extraordinaire de leur part chez elles en Afrique ?
10 juin 2010
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