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“… ET SI L’ALGÉRIE M’ÉTAIT UN PEU CONTÉE” Tome I, de Fayçal Lahrech,

9 juin 2010

LITTERATURE

Côté BOUQUINS
“… ET SI L’ALGÉRIE M’ÉTAIT UN PEU CONTÉE”
Tome I, de Fayçal Lahrech, aux éditions du Panthéon 2004
Histoire d’amour sur fond de terrorisme

C’est le récit d’un jeune informaticien d’origine algérienne mais de nationalité française par le droit du sol, dont son père et sa mère de leur vivant lui racontaient leur Algérie. Comme beaucoup de gens dans son cas, Hakim, le héros de… Et si l’Algérie m’était un peu contée, est pourchassé au quotidien par les remarques désobligeantes à cause de son faciès et de ses origines maghrébines.


Il décide alors de fuir cette France gagnée par les idées lepinistes pour n’avoir plus à en supporter les effets, regrettant même de ne pas s’être rendu dans le pays de ses parents plus tôt. Mais Hakim n’avait aucune idée sur ce qui l’attendait comme surprises, il avait compté sans les avatars d’un terrorisme ravageur qui avait imposé son diktat une décennie durant. L’éden de ses parents se transformera pour Hakim en enfer car le pays est encore sous le choc d’événements jalonnés d’attentats et d’assassinats que les instigations du terrorisme tentaient de justifier par un état de déliquescence sociale. Foulant pour la première fois le sol du pays natal de ses aïeux, il s’éprend de Kenza, sa cousine germaine, ignorant tout du danger que cette liaison présentait sur le plan de la tradition. Et comme cela ne suffisait pas, il ne fallait plus que la nébuleuse terroriste s’en mêle ! Hakim connaîtra donc des instants qui, au fond, allaient lui faire regretter sa décision de quitter la France en dépit des brimades. Le titre du livre l’évoque si bien. Il frôle la mort par le yatagan, des mains de celui qui s’est autoproclamé prétendant sans rival de Kenza, l’“émir” Abou Amar cantonné dans les monts de Chréa. L’intensité de son amour pour Kenza et l’intelligence hors du commun de Hind, la mère de cette dernière, mises ensemble, ont largement contribué à une sortie heureuse du guêpier terroriste. Autant de péripéties et de retournements de situation qui incitent à la découverte de ce livre allégé par la technique de l’alternance de séquences. L’auteur conte en parallèle à peu près la même histoire mais dans le sens inverse. Fouad, l’ami et l’interprète de quelques jours de Hakim qui ne connaît pas un traître mot d’arabe, rejoint la France accompagné de sa femme, mus par d’autres ambitions plus que fuyant le terrorisme local. Fouad à son tour connaîtra la barrière de la langue et faillit connaître un sort dramatique ; le comble, à cause du terrorisme dont les tentacules existent même outre mer. Par son contenu agréablement romancé, le récit se veut fidèle à la réalité amère d’une Algérie profondément sinistrée et moribonde par la faute d’un dogme islamisant qui a éphémèrement remplacé l’Islam pertinent, celui de la tolérance et de la magnificence dans toute leur splendeur. Le thème a déjà de nombreuses fois été ré-imaginé par plusieurs écrivains et il n’offre donc que peu de matière à réflexion. Néanmoins, le génie de Fayçal Lahrech a pu élaborer une conception simplifiée de la sociologie contemporaine dans le but aussi simple de toucher à un maximum de conscience. Le style n’est ni élitaire ni formaliste et la représentation des événements est légère et précise au point que le lecteur ressent en avoir vécu lui-même au moins une partie. Peu importe donc que l’auteur soit une recrue récente dans le roman, ce qu’il vient de réaliser est tout simplement une œuvre brillante réussissant de surcroît à ce premier essai une prestation littéraire de qualité qui le hisse à bon droit au rang de notoriété. Vivement le tome II !
Abdelkader Zighem
  Mardi 01 Mars 2005

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2005/03/01/article.php?sid=19964&cid=16

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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