Une semaine après l’agression sanglante contre la Flottille de la Paix, l’indignation internationale ne faiblit pas. Les tentatives de banalisation de l’événement menées par les médias occidentaux sympathisants d’Israël ne parviennent pas à minimiser dans l’opinion le crime commis en Méditerranée orientale sur le «Navi Marmara», bateau amiral de la flottille. Au contraire, la nature raciste et violente du sionisme est révélée au monde entier. Ce qui s’est passé sur le navire turc n’est pas une transgression dans les mœurs israéliennes, c’est tout simplement l’application à des non-Arabes du traitement infligé quotidiennement au peuple palestinien.
Les meurtres et la persécution, incarnée dans toute son abjection par le siège de Ghaza, sont le résultat naturel de la mécanique coloniale déployée par Israël. Ses alliés les plus proches en Europe sont horrifiés par une barbarie qu’ils feignent de découvrir. Alors que ce sont ceux-là mêmes, en violation de toute humanité, de toute morale et du droit le plus élémentaire, qui avalisent l’infamie du blocus d’une population d’un million sept cent mille personnes punies pour avoir mal voté.
Cette réalité, occultée par la propagande occidentale, apparaît au grand jour. Les donneurs de leçons, drapés dans la supériorité proclamée de leurs « valeurs » suprêmes, sont les complices actifs de l’oppression sioniste.
L’agression de la Flottille de la Paix a également révélé la fracture croissante entre des opinions de moins en moins dupes et des médias qui, s’agissant du Moyen-Orient au moins, ont érigé la désinformation en pratique habituelle.
Ainsi, comme on a pu le constater ces derniers jours, la mobilisation et la solidarité avec le peuple palestinien se manifestent avec une vigueur renouvelée. La levée du blocus de la ville martyre est aujourd’hui l’objectif concret de tous les hommes et femmes libres d’Orient et d’Occident. Les initiatives se multiplient à travers le monde, d’abord à partir des pays qui ont pour tradition de soutenir la lutte des Palestiniens et, de plus en plus, dans la forteresse occidentale pourtant archi dominée par des intérêts prosionistes.
Les militants humanitaires, témoins et victimes de l’agression israélienne, commencent à déposer des plaintes auprès des tribunaux de leurs pays. Des juristes se mobilisent pour interpeller les instances judiciaires et politiques internationales. Ils seront rejoints par des Etats dont les ressortissants ont subi les actes de piraterie en haute mer.
Mais ce qui inquiète Israël est la répétition, à plus large échelle, de ces escadres de la paix et de la liberté. Car d’autres flottilles sont en préparation pour aller porter aide et secours à la population de Ghaza. Et ce ne sont ni les rodomontades de l’armée israélienne, ni les hypocrites contorsions américaines qui risquent de dissuader les milliers de volontaires prêts à embarquer pour la ville assiégée.
Alors cinquante, cent bateaux pour Ghaza ? C’est bien l’objectif de tous ceux qui ne supportent plus le déroulement du catalogue des atrocités israéliennes. La levée du blocus est un objectif clair et mobilisateur. Les moyens de sa mise en œuvre le sont tout autant. La voie a été ouverte par les neufs martyrs du «Navi Marmara».
8 juin 2010
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