Après Une éducation algérienne paru en 2007 aux éditions Gallimard, l’écrivaine et féministe algérienne Wassyla Tamzali récidive avec un nouvel ouvrage intitulé Une femme en colère.
Elle y interpelle les intellectuels occidentaux qui se sont battus pour l’universalité des droits de la personne humaine et qui se montrent aujourd’hui incapables de penser à cette universalité au-delà de l’Europe. «La difficulté est de trouver la bonne distance. Être trop loin, c’est être ailleurs et d’ailleurs, être trop près, c’est ne plus être.» (P.27) Wassyla Tamzali souligne le combat et l’engagement de la femme algérienne durant la guerre de Libération, mais dénonce leur exclusion des postes-clés. «Incluses dans le peuple algérien, les femmes algériennes se sont soulevées contre le colonialisme, suivant les modalités mises en place par les hommes algériens. Elles n’ont occupé aucun poste de responsabilité dans la guerre de Libération… L’indépendance venue, l’exclusion a repris ouvertement ses droits.» (P.32). Et de fustiger les machos qui, sous le couvert de l’Islam, veulent avilir et étouffer les femmes «…qui sommes-nous ? Pour répondre à cette question, tout d’abord nous devions nous réconcilier avec cette part de notre généalogie : l’Islam familial et familier dans lequel nous avons été élevés, sali aujourd’hui par les prêcheurs machistes et refoulés sexuels, les assassins, les violeurs, les kidnappeurs, et tout le déferlement d’une barbarie que l’on met, d’autant plus facilement, sur le compte de cette religion…» (P.28). Tout au long de cet ouvrage, l’auteur passe au crible les idées de tolérance, de «laïcité ouverte » , d’«Islam modéré », «droit à la culture» et leurs conséquences politiques dans les pays arabes et musulmans.
Sabrinal
Une femme en colère, de Wassyla Tamzali,
Editions Sedia, 2010,
142 pages, 500 DA
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/06/05/article.php?sid=101068&cid=16
5 juin 2010
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