Le Carrefour D’algérie
Visiblement, la nomination ou la formation d’un gouvernement provisoire pour la Kabylie par le MAK, organisation de Ferhat Mehenni, revendiquant l’autonomie de la Kabylie, n’a branché personne en Algérie. Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, s’est contenté de répliquer que ce n’est que du tintamarre.
Le RCD juge que c’est un non événement, tout en précisant qu’il partage les mêmes constats du «désastre» en Kabylie et une différente approche sur la manière d’affronter le problème. Ferhat Meheni veut seulement provoquer un déclic sachant très bien que l’unité du pays est une constante et que le peuple algérien n’en est pas prêt à sacrifier. Certains jugent qu’il faudrait «traduire» Ferhat Meheni devant les tribunaux ou lui «ôter» la nationalité car touchant à l’une des valeurs sacrées du peuple algérien. D’autres, par contre, ne jugent pas que l’ancien chanteur engagé ne présente aucune menace pour le pays ou son unité. On se souvient que durant l’occupation française et alors que le combat pour l’indépendance battait son plein, le père de Dalil Aboubakeur avait tenté de créer un royaume ou empire au Sahara en unifiant plusieurs tribus du Sahara et du Sahel sous sa bannière, mais le défunt n’a pas réussi. Les révolutionnaires et nationalistes de l’époque n’ont pas voulu polémiquer bien que le promoteur de l’idée ait eu le soutien de la France. Le FFS n’irait jamais à faire alliance avec le MAK, car Aït Ahmed tient à l’unité du pays et du peuple qui constitue une force. Par contre, le RCD milite toujours comme tant d’autres politicards pour une décentralisation ou régionalisation rien que dans l’action du Gouvernorat. A l’arrivée, l’idée du Gouvernorat de plusieurs régions du pays faisait son bonhomme de chemin et un séminaire avait été organisé avant que l’on écarte cette option avec carrément la dissolution du Gouvernorat d’Alger. Cette idée du Gouvernorat semble un moyen efficace pour lutter contre la bureaucratie, les lourdeurs administratives, le «régionalisme» et l’immobilisme politique. Le Gouvernorat pourrait mieux renforcer le contrôle et l‘exercice démocratique. En Algérie, il ne faudrait pas s’inquiéter sur l’unité du pays et du territoire, car c’est le peuple qui la prend en charge. On le voit quotidiennement surtout lors des moments difficiles et avec les succès de la sélection nationale. Chez nous, aucun politicard censé n’est «fou» pour tenter de casser l’unité du peuple. La force de ce pays, c’est que chacun se considère comme chez lui qu’il soit Chaoui à Tlemcen, Mozabite à Oran, Kabyle à Annaba ou Oranais à Tizi-Ouzou. Les Kabyles ou les Amazighs sont partout en Algérie. C’est eux qui refusent le plan «ridicule» de Ferhat. Celui-ci devrait chanter l’amour, la démocratie et la liberté que de jouer au politicien.
5 juin 2010
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