Native d’Alexandrie, en Egypte, poétesse et passionnée de littérature, Mme Insaf El Amari dont les poèmes relatent le cri et l’espoir des peuples opprimés, nous révèle son parcours en matière littéraire, dévoile ses rêves et ses émotions de femme fragile à l’expression et l’éloquence. Aujourd’hui, elle est, avec un petit groupe de ses amies, fondatrice du café littéraire et membre d’honneur dans l’association de Moufdi Zakaria d’Oran. Elle décrit dans ses recueils de poésie son amour pour l’Algérie et son pays d’origine, une harmonie de fusion qui compte beaucoup pour elle. Cela apparaît lorsqu’elle évoque Oran, sa ville d’adoption, dans son recueil «Chuchotement des mots ». Nous nous rapproché de la femme de lettres qui a bien voulu répondre à nos questions.
L’Echo d’Oran : Que peut-on savoir sur votre parcours littéraire ?
Mme. Insaf El Amari : J’ai fait des études supérieures en histoire, mais je faisais des rédactions que mon père lisait régulièrement. Il avait découvert en moi le penchant littéraire et m’avait beaucoup encouragée. Aussi je lisais beaucoup les oeuvres de Nezzar Kebbani, Fadwa Toukan et Samir Darwish. En 2002 j’ai mon premier recueil de poésie « Nabd el fouad » a été distribué par Dar El Gharb à Oran. C’était une ouverture pour moi, qui m’a permis de réaliser un autre recueil intitulé « Samra el Nil » que j’ai dédié à ma mère. J’ai ensuite écrit deux ouvrages « Habibat el qamar » et « Hams el kalimat », traduits en langue française par Mme Amaria Bellal – que je remercie à l’occasion pour m’avoir présentée aux francophones, ainsi que Rabiaa Djelti et le docteur Assam qui a préfacé mes recueils.
E.O : Vous vivez en Algérie depuis 35 ans. Vous sentezvous déracinée ?
Mme I. E.A. : L’Algérie est le pays qui m’a adoptée et m’a donné une famille et mes deux fils que j’aime beaucoup. Je ne me suis jamais sentie déracinée et je n’ai nullement besoin de document pour être algérienne. Je suis arabe et fière de l’être. En plus de mes études ’histoire, ce pays m’a beaucoup marquée par ses héros. Comme Djamila Bouhired n’est pas une femme ordinaire. C’est une héroïne qui vit à travers le temps et grâce à cette personnalité et beaucoup d’autres que nous devons notre vie.
E.O : Votre dernier recueil de poésie traduit une certaine richesse en matière littéraire, un ensemble de classicisme et de romantisme, avez-vous été influencée par les mouvements littéraires ?
Mme I. E.A. : Je ne peux pas évaluer mes écrits. L’écriture m’emporte vers des rives inconnues que je n arrive pas à situer. Je n’ai pas de critères en matière d’écriture. C’est mon intuition créative qui se reflète par l’écriture et c’est l’émotion qui prend le dessus.
E.O : Dans le même recueil, vous avez évoqué l’Egypte, la Palestine et l’Algérie, étaitce un message pour l’Union arabe ?
Mme I. E.A. : Nous avons une culture identique. L’Islam et l’arabité nous unissent au-delà de toutes les frontières. Nous avons connu le même parcours historique dans les mouvements de libération à l’égard de l’empire colonial. Notre richesse culturelle arabe a été illustrée depuis des siècles à l’époque même de l’obscurantisme occidental.
E.O : En tant qu’écrivaine, pensez-vous que les outils linguistiques aussi riches soient-ils, peuvent réellement traduire l’expression humaine ?
Mme I. E.A. : La langue arabe est très riche en vocabulaire, c’est la force émotive qui incite à écrire, à chercher et renouveler les outils linguistiques qui diffèrent chez les écrivains. Ceci n’est pas un défaut de langue, je peux chercher et créer un style propre.
E.O : Un dernier mot pour les lecteurs de L’Echo d’Oran, voulez-vous ?
Mme I. E.A. : Je remercie l’équipe de L’Echo d’Oran et je profite de cette occasion pour encourager et adresser un message aux amateurs de plumes : Je leur dis « soyez fidèles à vos écrits aussi modestes soient-ils. Laissez vos empreintes. Les grandes oeuvres ont commencé par des chuchotements ».
Entretien réalisé par Hafrad Aïcha
L’Echo D’Oran du Mercredi 26 Novembre 2008
4 juin 2010
LITTERATURE