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«Les derniers jours de la Résistance de l’Emir Abd-El-Kader – Vérités»

2 juin 2010

Histoire

Conférence du Dr Chamyl Boutaleb El-Hassani
Président de la Section d’Oran de la Fondation Emir Abd-El-Kader

La communication prévue ce jeudi à 15 heures 30, sera précédée par la réception des invités à 14h30h, suivie par un documentaire sur l’Emir Abd-El-Kader, réalisé par le Dr Chamyl Boutaleb. Un débat sera animé par le conférencier à partir de 15 heures 30.

Les derniers jours de la résistance de L’Emir Abd-El-Kader – Véri tés. Pourquoi vérités? Tout simplement parce que depuis le 23 Décembre 1847 jusqu’à nos jours la France a façonné notre histoire en général et l’histoire de l’Emir Abd-El-Kader en particulier à sa manière, aidée et relayée en cela par ses thuriféraires d’ici lesquels ne se privent pas de toucher à l’intégrité de la mémoire et de la personnalité du symbole de notre unité nationale soit par la falsification, l’injure, la profanation ou la récupération. Alors là, moi ce qui me chagrine le plus c’est cette phrase aussi péjorative qu’incorrecte, aussi gratuite que dénotant une certaine compréhension incomplète de la part de ceux qui ont le devoir de tout faire pour ne pas ternir la mémoire du fondateur de l’Etat-nation moderne Algérien ; Et c’est une erreur monumentale que de dire ou écrire : «l’Emir s’est rendu à la France !» Avec la copie conforme à l’originale de la lettre de l’Emir à Lamoricière datée du 21 Décembre 1847 parue dans le magazine «l’Illustration» N° 4551-88ième année du 24 Mai 1930 à l’occasion du bicentenaire de l’invasion coloniale française en Algérie (document en notre possession seulement depuis quelques jours grâce à l’amabilité de Mr le Pr. Sohbi Hassane), avec la lettre de Lamoricière au Duc d’Aumale du 22 Décembre 1847 et celle de Louis-Napoléon Bonaparte du 16 Octobre 1852, nous pouvons montrer qu’il y a bien eu négociations pendant 4-5 jours entre l’Emir et Lamoricière pour l’arrêt conditionnel des combats ; Armistice qui n’a pas plu au maréchal Guizot (ministre de la guerre) qui s’est exclamé devant le roi Louis-Philippe en disant : «L’on ne détruit pas un grand homme à la tête de sa nation tant qu’on ne l’a pas tué ou capturé ; Or, nous n’avons pas tué l’Emir, nous ne l’avons pas capturé. Cet accord est une défaite pour la France !». Comment faire alors? L’astuce est vite trouvée. Dire que l’Emir s’est rendu à la France et le mettre en prison ; Le temps fera oublier ce parjure. Mais qu’es qu’un armistice? C’est un «traité mettant fin à des hostilités armées en temps de guerre. Mais il ne met pas fin officiellement à la guerre. C’est le jour qui marque officiellement la fin d’un conflit. C’est une suspension des hostilités après un accord entre les belligérants. Il est différent d’un cessez-le-feu qui lui peut être temporaire. En outre, un des pays en guerre demande un armistice à un autre et après plusieurs réunions pour définir les termes de l’armistice, termes qui normalement doivent empêcher le retour aux armes, l’armistice est signé par les représentants des gouvernements signataires et contresigné par les autorités militaires

L’ARMISTICE…

L’armistice étant un accord gouvernemental, il est supérieur à la simple reddition militaire». Etudions maintenant le fil des événements et commençons par le commencement : 9 Décembre 1847 : la Deira de l’Emir était stationnée sur la rive gauche de Lemlewya (Churchill) avec 2000 réguliers (dont 1200 cavaliers). L’Emir tiendra tout de même tête à l’armée marocaine composée de 50.000 hommes. Après avoir perdu 200 hommes dans les combats, il traversera la rivière le Dimanche 19 Décembre1847 et se prépare à atteindre le col du Guerbous, seul passage sûr vers les Hauts-Plateaux et le désert. C’était une nuit noire et un temps pluvieux ; L’Emir tiendra un ultime et suprême conseil avec les derniers fidèles (il y avait le Khalifa Si Mostfa Ben Thami, Si Kaddour Ould Sidi Lembarek,et quelques Aghas). Lors de la Moubaya’â il avait juré de défendre son pays et sa religion jusqu’à ce qu’aucune force n’y put suffire et il lui semblait toujours qu’il n’avait pas encore f a i t assez ; S’il n’avait considéré que son propre salut i l aurait pu échapper à l’étau qui l’enserrait ; Il restait autour de lui quelques cavaliers d’une bravoure égale à leur fidélité proverbiale ; longtemps encore il aurait pu inquiéter les Français ; Il ne songeait pas à sa sécurité personnelle mais au sort des siens. Les pourparlers pour l’arrêt des hostilités pouvaient commencer, l’unanimité s’étant faite à la décision de l’Emir non sans quelques réserves émises sur le choix de l’Emir, par certains, ne croyant pas trop à la parole française.

LES EMISSAIRES

L’aube du Lundi 20 Décembre 1847, le col du Guerbous est tenu par une quarantaine d’hommes sous la conduite du lieutenant Mohammed Boukhouia et du sous-lieutenant Brahim en contact avec la colonne de Lamoricière forte de 3.500 fantassins et de 1.200 cavaliers. A trois heures du matin, l’Emir envoie deux hommes avec le lieutenant Boukhouia porteurs d’une feuille de papier (l’Emir avait pris le soin tout de même d’y apposer son cachet, n’ayant rien pu écrire à cause de la pluie, du vent et de la boue…) ; Les émissaires rencontreront le général Lamoricière qui lui non plus ne pourra écrire quoi que ce soit (mauvais temps); De plus n’ayant pas son cachet sur lui il empruntera celui du commandant Bazaine et il remettra également son sabre; et voilà les premiers émissaires repartis accompagnés de quatre spahis. Le Mardi 21 Décembre 1847, Boukhouia rapporte à Lamoricière son sabre et le cachet de Bazaine avec une lettre d’Abd-El-Qader (lettre écrite à la zaouïa Boutchiche Essnassni). L’Emir déclare qu’il ne souhaite rien, ni traitement ni honneurs militaires, seulement la promesse de gagner Saint-Jean-D’Acre ou Alexandrie et une intervention auprès du sultan du Maroc pour retrouver son fidèle Bouhmidi dont il ignore encore qu’il a été assassiné. Le Mercredi 22 Décembre 1847 La moricière a répondu, après louange du Hadj Abd-El-Qader qu’il avait reçu la lettre et qu’il acceptait tout ce qui y était exigé. Sa lettre est parvenue la nuit, après que l’Emir et ses compagnons eurent passés la nuit chez ouled El Mirkar, ouled El Ghazi, et Ahl Tafgirat. Tous leurs chefs (plus de 300) y passèrent la nuit et supplièrent El Hadj Abd-El-Qader de ne pas faire confiance aux français. Il leur répondit : «J’ai combattu pour ma religion et mon pays. Quand nos citoyens rejoignaient les rangs chrétiens, je me suis mis du coté du sultan marocain parce que nous étions tous musulmans. J’ai rempli mon devoir envers Dieu». Lamoricière enverra aussitôt également un message au Duc d’Aumale pour lui rendre compte des initiatives qu’il a prises et des gages dont il a cru bon de se satisfaire en ces termes : «J’ai été obligé de prendre des engagements ; Je les ai pris, et je l’ai fait, pleinement confiant que votre Altesse Royale et le gouvernement les ratifieront si l’Emir fait confiance à ma parole. Je n’ai pas le temps de vous envoyer une copie de la lettre que j’ai reçue de L’Emir, ni la réponse que je lui ai faite; qu’il me suffise de préciser que j’ai seulement promis et stipulé que l’Emir et sa famille seront conduits à Saint-Jean D’Acre ou à Alexandrie : ce sont les deux seules localités que j’ai mentionnées. Ce sont celles qu’il a désignées dans sa demande et que j’ai accepté» (in:» La vie d’Abdelkader»-Ch.-H. Churchill- Sned : 1971).

Rendez-vous est donc pris le lendemain à midi aux pieds de ce qu’on appellera désormais «le Palmier d’Abd-El-Qader». De cet endroit mythique non loin de Sidi Brahem, entre ce point et « la Colonne Montagnac « se trouve le «Mqam de Sidi Taher». C’est à cet endroit même, marqué par un palmier que fut scellé, le Jeudi 23 Décembre 1847 à midi, l’accord d’Armistice entre l’Emir et le Général Lamoricière. Enfin, de cet endroit, l’Emir accompagné de 88 de ses proches ira au «Mqam de Sidi Brahem» distant de 4 kilomètres et où l’attendent le général Lamoricière et le colonel Cousin de Montauban ; Les troupes rendent les honneurs. L’Emir pénétrera à l’intérieur de la petite mosquée du Sanctuaire où il restera en prière pendant une heure, il y accomplira la prière du D’Hor et celle de l’Âsr. Escorté par 500 cavaliers l’Emir arrivera à 18 heures à Ghazaouet où il y passera la nuit dans ce qu’on appelle «la maison du commandant d’armes». A suivre

«LE PALMIER D’ABD-EL-QADER»

L’Echo D’Oran du Lundi 20 Octobre 2008

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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