Sur les frontons de nos administrations, il trônait le slogan, «min echaab oua ila chaab», par le peuple et pour le peuple. Sauf qu’à aucun moment on ne savait de quel peuple il s’agissait. Etait-ce,
celui qui faisait la chaîne pour une plaquette d’œufs ou celui qui était livré à domicile avant même que les marchandises ne soient enregistrées dans les magasins de l’Etat ? Résultat le slogan se transformait en «pleure le peuple et part le peuple». El bled est devenue sens dessus dessous, les uns pleuraient leurs enfants disparus, les autres pleuraient leurs enfants partis et les partis sont toujours là.
Il y a eu le slogan, «rijaloune ouakifoune», auxquels on a donné des armes pour rétablir l’ordre et, dès le calme relatif rétabli, bnoka pour les remettre à l’ordre. On les appelait les patriotes hôtes du danger.
Aujourd’hui, aucun slogan ne peut marcher, tant cette pratique a montré ses limites. «M’aak yal khadra» nous le transformerons en «ma’aak yal khodra». Et les grosses légumes ne pourront pas nous le reprocher. Nous les invitons, pour une fois, au marché. Daigneront-ils nous y accompagner. Nous leur offrirons le double du budget que nous prévoyons par jour. Nous leur demanderons de nous concocter un déjeuner et un dîner pour une famille moyenne. Non, nous ne mangerons pas de fruits. Non, nous ne mangerons pas de viande rouge. Non, nous avons oublié ce que poisson veut dire. Deux menus, seulement deux pour une famille de cinq personnes. Le père. La mère. Les trois enfants. Non, nous ne leur demanderons pas des produits de premier choix, de toute façon, ils ne le trouveront pas sur les étales des marchés populaires. Daigneront-ils après multiplier par trente (les jours du mois). L’électricité, l’eau, les médicaments, maaliche, qu’ils additionnent le minimum… Ils verront, honnêtes qu’ils sont, que le pouvoir d’achat, nous permet à peine de nous maintenir en vie et de pouvoir vivre jusqu’aux prochaines élections, qu’ils organiseront sans nous.
2 juin 2010 à 17 05 10 06106
Un slogan est une formule concise et frappante qui exprime une idée qu’un émetteur veut diffuser ou autour de laquelle il veut rassembler (fonctions respectives de recrutement, reconnaissance et ralliement).
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2 juin 2010 à 17 05 10 06106
Origine étymologique
Le mot slogan est d’origine celte (la gaélique écossais « sluagh-ghairm », prononcé /slua’GEr@m/ en SAMPA, littéralement : « cri de foule », qui veut dire le cri de guerre appartenant à un clan particulier) de la langue ordinaire. Le « slogan » du clan MacDougal est par exemple buaidh no bàs (le succès ou la mort).
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2 juin 2010 à 17 05 10 06106
Un outil de communication de masse
Dans les sociétés masse-médiatisées, le slogan est devenu essentiellement un outil de communication en politique (il est utilisé par la propagande ou lors de campagnes d’information) ou dans la publicité. On le retrouve aussi lors de manifestations.
Étant destiné à frapper les esprits avec un message court et répétitif, il est par nature réducteur et séducteur. Il fait souvent plus appel à l’affect et au cadrage mental qu’à l’intellect pour faire passer une formulation orientée, voire de pures croyances. En Amérique du Nord chaque état ou province en affiche un sur la plaque d’immatriculation.
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2 juin 2010 à 17 05 11 06116
Conception des slogans
Les slogans naissent rarement de façon spontanée, mais sont souvent construits méthodiquement par ceux qui cherchent à diffuser leur message.
Les qualités d’un slogan sont d’être :
* poétique (ce qui n’exclut pas la brutalité.);
* drôle;
* reconnaissable et résistant aux déformations dans un contexte bruyant, (sans ambiguïté sur les phonèmes, ce qui n’exclut pas les jeux de mots et donc les ambiguïtés de sens);
* assez court pour être facile et agréable à répéter sans cesse, même en criant (on évitera les « chaussettes de l’archiduchesse »), et éventuellement à écrire ;
* joli, remarquable par sa forme graphique.
D’autres procédés comme la rétro-acronymie sont fréquents (« CRS, SS » en Mai 68).
Un slogan bien construit peut passer en mème ou locution proverbiale (exemple : Delenda est Carthago, clic clac merci Kodak).
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2 juin 2010 à 17 05 12 06126
Le slogan « Continuez » a résolu et résoudra toujours les problèmes de la race humaine.
[Calvin Coolidge]
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2 juin 2010 à 17 05 13 06136
Chez nous, les intellectuels n’ont plus d’influence dans la société, sauf quand ils émettent des slogans. Les intellectuels ont de l’influence en France lorsqu’ils flattent un vague « politiquement correcte ».
[Jean-François Revel]
Extrait d’un Entretien avec Olivier Todd – Février 1997
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2 juin 2010 à 17 05 14 06146
> Quand surviennent les passions, les slogans remplacent la réflexion.
[Michel Crozier]
Extrait du Figaro-Magazine – 31 Mai 2003
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2 juin 2010 à 17 05 14 06146
> « Blacks, Blancs, Beurs », si ça allait de soi dans la société française, on n’aurait pas besoin d’en faire un slogan.
[Fatou Diome]
Extrait de Le Ventre de l’Atlantique
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