Le Carrefour D’algérie
Hier, c’était la journée mondiale de lutte contre le tabac. Les femmes algériennes pensent encore que le tabac est une affaire d’homme et c’est faux. Il ne faut pas être spécialiste pour comprendre que les femmes algériennes
fument de plus en plus et, souvent, à l’âge le plus vulnérable: celui de l’adolescence. Nos filles fument en cachette, en public, dans les salons de thé, dans les voitures, à la plage, dans leurs chambres et dans les universités ou les bureaux. Le tabac n’est plus un interdit ou un «plaisir» réservé aux hommes, mais un mal de la société en général, sans distinction pour les hommes comme pour les femmes. Le seul problème dans les campagnes anti-tabac dans des pays conservateurs comme le notre, est que ces campagnes sont bâties pour ne cibler que les hommes et leurs raisons, pas les femmes. La bonne question, qui n’est jamais posée, est «pourquoi les femmes algériennes fument de plus en plus?». Un homme fume par «tradition», par habitude, pour «oublier» ses soucis, à cause d’un café mais aussi par expression de virilité, d’âge et de statut sociale. Qu’en est-il donc pour les femmes? Celles-ci fument parce que c’est aussi une illusion d’affirmation, un geste de «libération» imaginaire, une infraction à l’interdit social. Les jeunes femmes fument aussi par caprice ou par mode depuis quelques années. Fait nouveau dans les paysages de détente algériens, l’apparition des fameux «cafés libanais» et leur narguilé qui attirent les couples, les femmes que le salaire et l’emploi a libéré des contraintes de l’époux ou du père. Une récente étude mondiale a révélé que les formules de «tabac light» ou de nicotine «faible» est une arnaque mondiale qui a coûté beaucoup à des millions de femmes, principale population de clientes ciblées par cette fausse publicité. Light ou hard, le tabac tue et pas seulement les hommes, mais aussi les femmes de la génération Rotana.
1 juin 2010
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