Le Carrefour D’algérie Mardi 1 Juin 2010
Nous sommes cinq dans l’œil du diable. Cinq femmes algériennes dans la flotte pour la paix, attaquée par l’armée d’Israël. Des religieuses, des assistantes, des militantes et des humanitaires.
C’est dire que la femme algérienne est encore au maquis, même quand elle est dans la cuisine. C’est une tradition nationale avant même la naissance de la nation. On comprendra alors la honte cachée de cette armée qui est dite invincible quand elle s’attaque à des prix Nobel, des humanitaires désarmés, des femmes. C’est une armée qui a déjà l’habitude de tuer des enfants. Nous sommes donc fières de nos sœurs et collègues. Elles ont fait ce que peu d’hommes ont fait et ce que peu de femmes, dans le monde et dans le reste du monde arabe, osent faire. Affronter les hommes d’Israël: Mais là, vient un doute: sont-ils encore des hommes ? Est-on un homme lorsqu’on s’attaque à des femmes et des hommes armés de seulement leur bonne volonté et de quelques colis de charité internationale? Bien sûr que non. Nos mères se souviennent de comment l’armée française a perdu la guerre sur notre terre: le jour où elle attaqua les populations isolées, les hommes désarmés, les femmes seules et les enfants orphelins. Aujourd’hui, nos femmes sont prisonnières dans un faux Etat qui est lui-même prisonnier du monde. Hommage donc à nos sœurs : elles nous rappellent que la femme algérienne n’est pas un ustensile de cuisine ou de plaisir, mais aussi une femme qui est la moitié de son peuple. Avec ou sans hidjab, avec ou sans époux, avec ou sans maquillage, avec ou sans fusil.
1 juin 2010
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