Le Carrefour D’algérie
Big one est une expression tirée volontairement du langage sismique géologique. Elle signifie que les choses n’ont pas fondamentalement changées, que la carte conserve ses donnes initiales et de fait comme de « jure », ce n’est pas «la grande mort de la fin du secondaire ». En extrapolant dans le domaine politique, c’est ce qu’inspirent les derniers changements intervenus dans la composante du gouvernement où, mis à part le départ attendu de M. Chakib Khelil
«appelé» à d’autres fonctions (apprécions l’euphémisme), la seule curiosité qui persiste est celle entourant la présence de Zerhouni au poste prévu par la Constitution mais aux attributions non encore définies de vice-Premier ministre. Pour reprendre donc une formule aux relents «giscardiens», ce sera donc le «changement dans la continuité». Et pour cause, les personnels à la base des grandes orientations, notamment, de la politique économique, restent en place et le tandem Djoudi–Ouyahia tenants du patriotisme économique, ce nouveau continent, et artisans des décisions qui sont censées en être la conséquence, continueront sans nul doute à s’inscrire dans les impératifs d’une économie de plus en plus surveillée. Au grand dam des entrepreneurs algériens que le FLN s’est proposés très judicieusement de fédérer, et qui s’inquiètent de ne pas être consultés par le gouvernement alors que l’écran de fumée mis au devant de leurs aspirations diminue une visibilité toujours plus problématique. Temmar, lui, a été installé dans ses nouvelles fonctions de ministre chargé des statistiques et de la prospective. Curieuse dénomination d’une superstructure qui sera condamnée à recueillir, laborieusement, des données statistiques triturées par des organismes existant déjà, mais qui ne se sont pas spécialement illustrés par le passé par la fiabilité des informations communiquées, émanant forcément d’un environnement plus que rétif à cette besogne. Néanmoins, le chantier le plus évident à dénominateur électoral sous-tendu par l’urgence des traitements à administrer et qui touche aux besoins immédiats des citoyens, c’est celui des collectivités locales pour lequel M.Daho Ould Kablia a été appelé. Même si en vérité et sans préjuger de la nature des relations que ce dernier entretenait avec son précédent titulaire en l’occurrence M. Zerhouni, c’est bien le premier nommé qui en avait déjà la charge. Cependant, force est de relever que le secteur des collectivités locales est sinistré .A fortiori lorsque l’on mesure les conséquences drastiques des «affaires» itératives éventées et qui risquent de mener à une paralysie de la décision locale. La responsabilité, surtout en l’absence d’un management clairement défini, risquant à l’avenir d’être difficilement prise et assumée par une administration locale et des élus échaudés. C’est que la commune, cette cellule de base de la société, école de la démocratie participative et hybridation parfois monstrueuse née du mariage de l’Etat et de l’élection, est l’enjeu de tous les tiraillements politiciens .Son « contrôle » et par voie de conséquences la mainmise sur les dépenses publiques qu’il permet, représente la clef de la prise de pouvoir ou sa contestation. D’où la nécessite vitale d’arracher à des forces aux colorations incertaines, versatiles, n’étant pas encore pénétrées par cette haute idée de l’Etat qui gomme l’appartenance politique, l’emprise sur l’orientation des actions publiques. La paix civile ou même sociale est à ce prix …
1 juin 2010
Contributions