Le Carrefour D’algérie
C’était une journée pas comme les autres : le couscous du vendredi n’y suffisait pas. On y écoutait les versets du Coran, le discours de l’imam vers midi, les enfants y jouaient dehors au bas de l’immeuble, on avait sorti au soleil les
couettes et les draps et matelas, les vendeurs d’eau douce klaxonnaient sans retenue, le ciel était bleu, la chaleur tendre mais le cœur était là-bas. Dans un pays froid où des Algériens tentaient de raviver nos chaleurs. En Irlande. Car, comme vous l’avez vécues toutes, hier était un vendredi pas comme les autres. On y attendait le 19 heures 45 comme, enfants, nous attendions le adhane du Ramadhan. Toute la journée d’hier était tournée vers sa fin, en attente du match avec ce pays si lointain qu’on ne le connaît pas. Le foot n’est plus une affaire d’homme mais de tout un peuple, avec ses femmes et ses enfants et ça on l’a dit partout. Les femmes algériennes ont aujourd’hui de beaux héros qui font rêver les jeunes filles et redonnent de l’espoir aux mères qui rêvent de gloire pour leurs fils. D’ailleurs, les fils reviennent toujours au pays des origines, même quand ils sont nés « là-bas ». Pour preuve, nos joueurs qui sont, au final moins « immigrés » et moins étrangers à leur pays natal que nous nous le sommes en vivant ici. Et pour revenir à hier, c’était le vendredi le plus long de ce mois de mai. Bien sûr, en lisant ce billet aujourd’hui, vous auriez compris que le résultat n’était connu que de Dieu. Aujourd’hui, vous savez si l’EN algérienne a gagné ou perdu, mais rappelez-vous que hier, personne ne pouvait le deviner et c’est pourquoi un match commence, pour un peuple, bien avant qu’il ne commence pour ses joueurs.
29 mai 2010
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