Dans son intervention après l’adoption, lundi dernier, par le conseil des ministres du programme d’investissements publics pour la période 2010-2014, le président Bouteflika a affirmé «que nulle période de renaissance économique ne serait irréversible si elle ne produisait les capacités de sa propre continuité et il nous suffit d’observer les effets de la crise économique dans de nombreuses régions du monde pour nous rappeler cette leçon que nous avons eu déjà à vivre douloureusement il y a moins de vingt ans».
C’est en ayant probablement à l’esprit ce constat et cette observation que Bouteflika a veillé à l’élaboration du programme que le conseil des ministres vient d’adopter et fait les arbitrages qui ont permis sa finalisation. Avec ce programme 2010-2014, auquel sera consacrée la faramineuse enveloppe financière de 286 milliards de dollars, soit l’équivalent de 21.214 milliards de dinars, l’ambition est donc de maintenir la dynamique de reconstruction nationale entamée depuis dix années, d’abord avec le programme de soutien à la relance économique, puis avec le programme quinquennal 2004-2009, lui-même conforté par les programmes spéciaux au profit des wilayas du Sud.
L’objectif suprême de cette continuité dans le recours aux investissements publics, dont la mobilisation est montée d’une façon extraordinaire d’une étape à l’autre, est, selon le chef de l’Etat, «de renforcer les capacités du développement national et de libérer ce dernier de la dépendance des hydrocarbures qui sont éphémères, car c’est à ce prix seulement que nous sécuriserons l’avenir et la pérennité de notre modèle de justice sociale et de solidarité nationale».
Tous les secteurs sont concernés par la mise en œuvre de ce programme 2010-2014. Il leur faut en même temps parachever les grands projets dont ils ont bénéficié grâce aux programmes précédents. Opérations pour lesquelles sera consacrée une enveloppe équivalente à 130 milliards de dollars, soit un montant de 9.700 milliards de dinars, et engagé de nouveaux qui viendront consolider l’expansion et la durabilité de leur développement respectif.
Mais bien qu’accordant à tous ces secteurs des moyens conséquents, le programme 2010-2014 est destiné à permettre à deux d’entre eux, celui du développement humain et celui des infrastructures de base, de poursuivre sur la lancée rénovatrice et modernisante dans laquelle ils ont été engagés avec les programmes précédents.
Ce sont là les secteurs dont la modernisation et le saut qualitatif qui résulteront de leur développement font escompter au président de la République qu’ils auront des impacts valorisants et entraînants sur les capacités productives nationales et notre potentiel économique.
Le programme 2010-2014 n’en réserve pas moins des ressources substantielles à ce potentiel économique sous la forme d’importantes contributions financières à la modernisation des entreprises publiques et privées dans tous les secteurs, ainsi qu’un appui aussi financier sera apporté à la mise à niveau des petites et moyennes entreprises.
A l’heure où les pays européens et même d’autres continents croulent sous les surendettements qui les contraignent à de drastiques politiques d’austérité budgétaire, faites de renoncement à de cruciaux investissements publics, l’Algérie a cette chance d’être en situation financière de relever le défi de son développement. Ce à quoi est consacré le programme 2010-14.
Le pari n’est pas impossible, à condition qu’il soit fait bon usage de la colossale ressource financière mobilisée pour ce programme, qu’il ne faut pas dilapider en réévaluations des coûts par mauvaise maturation des projets, en détournements et gaspillages. Ce dont, hélas, les précédents programmes n’ont pas été exempts.
26 mai 2010
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