Le Carrefour D’algérie
Des statistiques l’affirment: les femmes sont encore minoritaires dans la population des lecteurs de journaux. Les Algériennes n’ont pas encore l’habitude d’acheter leur journal du matin, ni de s’imposer comme un marché éditorial important. Dans ses rédactions comme pour ses recettes de ventes et ses choix d’articles de presse, l
a presse algérienne reste encore «une affaire d’homme», ciblant les hommes d’abord. Pour les femmes, on réserve tout juste une page «cuisine- beauté» mais pas de «papiers de fonds», pas de chroniques pour femmes et encore moins des édito pour femmes. Des marchés pour femmes existent encore dans certains villages de l’Algérie, chose que même les journaux et les médias semblent ne pas envisager pour le moment. Pourtant, la Femme avec majuscule est là: d’abord comme consommatrice, ensuite comme électrice, ensuite comme chef de famille et, depuis quelques mois, comme supporter de foot. Si les femmes algériennes sont encore minoritaires comme clientes des journaux, cela veut dire qu’il reste encore au pays un long chemin à faire, pour l’égalité des cerveaux. L’immense effort d’éducation pour tous consenti par l’Algérie depuis l’Indépendance, ne s’est pas encore traduit par une égalité d’accès à l’information: la femme reste encore coincée dans l’image d’un folklore du second rôle, femme au foyer, même si elle a un emploi «dehors», exclue de la culture sauf comme danseuse ou chanteuse, convoquée seulement pour applaudir ou sourire. Si les femmes sont la moitié de l’homme, elle mérite au moins la moitié de tout un journal, de temps en temps.
26 mai 2010
Contributions