27-04-2010
Miquel Izard, historien et enseignant à l’université de Barcelone, a réussi à transporter l’assistance, présente ce 26 avril à l’institut Cervantès, en Amérique, plus précisément après sa colonisation.
C’est après de longues années d’investigations que ce chercheur d’origine vénézuélienne a pu conter la vie de ce continent envahi, ensanglanté et dénaturé. Lors de sa conférence, des images ont servi de support pour illustrer ces agressions en Amérique latine et en Amérique du Nord. Pendaisons collectives, massacre des Indiens par le général Custer et attaques de chiens dressés pour ne manger que de la viande humaine,
la colonisation s’installe de la manière la plus barbare et sanguinaire qui soit. Les caractéristiques de l’agression castillane sont les mêmes que toutes les autres colonisations, la supercherie historique de ceux qui affirment que l’Espagne est venue «découvrir, peupler, éduquer, civiliser et apporter la foi à ce monde» est pure aberration, affirme le conférencier.
Il présentera des textes où des colonisateurs brossent un tableau des plus méprisables de ces «sauvages» trouvés sur place. Pour certains, ils étaient convaincus que la présence de l’Espagne dans ces contrées a permis d’apporter une meilleure vie aux Indiens et même de leur permettre de manger.
«Il paraîtrait qu’ils n’avaient rien à manger !» Belle réplique de Miquel Izard qui relève que pour ces populations qui existent depuis des milliers d’années, ils ont bien résisté «sans se nourrir» avant l’arrivée de leurs «sauveurs». Il précisera surtout qu’avant la découverte de l’Amérique,
les Européens n’avaient jamais savouré auparavant ni la tomate ni la pomme de terre, découvertes lors de la colonisation des Amériques. Cette population tant méprisée avait mis en place entres autres un mécanisme très original d’irrigation et une façon d’écrire avec des cordes, traduite depuis seulement une vingtaine d’années.
Le monde a besoin d’un système social juste
Le conférencier affirme par ailleurs que les guerres d’indépendance ont été menées par les oligarchies, que cela soit au Mexique au Venezuela et dans d’autres pays de l’Amérique latine.
Ces oligarchies formées d’hommes très riches, grâce aux plantations, ont décidé d’abandonner cette dépendance de l’Espagne après l’éviction du dernier Bourbon du trône au profit de Joseph Bonaparte.
Elles ont décidé de conquérir plus de 80% de l’Amérique, mais pour lui ces guerres n’ont jamais été populaires. Elles ne pouvaient être profondément populaires, car elles ont été organisées par les oligarchies, et ces dernières sont loin d’avoir les mêmes objectifs que le peuple.
L’Amérique latine a souffert de sa colonisation mais aussi des conséquences du capitalisme. Selon Miquel Izard, l’avenir de ce continent réside dans l’émergence d’un nouveau système. Il estime que le capitalisme n’a plus une longue vie devant lui. Ce système injuste ne peut aller plus loin. Il détruit le monde, et c’est sous ce système que des milliers d’enfants meurent de faim. Le monde a besoin, pour sa survie, d’un système social plus juste.
S. O.
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26 mai 2010
Histoire