Question à un icosaèdre tronqué : lequel d’entre un Algérien sans rond aucun et un ballon tout ce qu’il y a de plus rond a pris le plus de coups depuis la «croisade» du onze national au pays du Nil bleu ? Pourtant, d’aucuns croient comme en la prunelle de leurs yeux exorbités qu’en football, seul le ballon n’est pas payé ; et c’est pourtant lui qui prend le plus de coups !
Coup n°1: parce que tout autour du combat permanent pour la vie d’ici-bas c’est avant tout (et tous !) une affaire de coups, quelle différence y a-t-il entre un coup de pied donné dans la fourmilière de nos déveines tenaces et un coup de boule aussi «massacrant» que celui de Zizou, donné en plein dans la poitrine du colonialisme «positif» ?
Parce que sous des cieux particuliers, chaque maillon trop faible de la grande chaîne alimentaire s’échine à réussir son coup à lui seul en donnant le meilleur coup possible (et non imaginable) dans le dos troué de son prochain ; un coup donné par derrière une épaule trop large vaut toujours mieux que deux coups reçus en pleine tête de Turc. Et comme tous les Algériens se remettent à se shooter jusqu’à l’ivresse avec cette drogue douce fabriquée avec juste un morceau de cuir engrossé de beaucoup d’air, les coups vont pleuvoir de partout. Ils seront si nombreux que ça partira du coup du sort pour les uns, jusqu’au coup de pot pour les autres, en passant par le coup de foudre mortel pour le reste. Suivra un crachin de coups d’épingle «dardant», de coups de dés à la manière de la bouteille jetée à la mer, jusqu’au (x) coup (s) de Jarnac assassin (s)
Coup n°2 : le football étant d’abord un gros coup de pied donné dans le dos de son quotidien délavé, cette autre harga virtuelle qu’est le football, c’est aussi un coup de crochet du gauche infligé à l’adversaire pour tenter de toujours rester dans le coup en se tuant à mettre hors de coup celui qui veut nous couper notre organe le plus vital : le nez national.
Le football étant avant tout une affaire de coups bas, le ballon rond peut advenir (à coup sûr) un vilain coup de froid, comme d’avec l’ex-Egypte, soupçonnée d’un grossier coup de main de la part du footeux cartel de Zurich. Et comme rien ne vaut le coup d’une bonne dose de bonheur en carton-pâte, l’Algérien de Oum Theboul à Tidda est prêt à couper net dans sa peau trop vive pour voir onze hommes venger le destin castré d’un peuple en combat (sur) épique contre ses rêves détournés et son destin castré. Une histoire de coups finissant forcément par un autre mauvais coup, rien ne vaut plus le coup qu’un coup de savate rageur donné dans le dos trop rond de ceux qui veulent nous couper le pif en nous laissant juste nos bouches béantes pour ruer dans les brancards de ceux qui veulent nous couper les cheveux en autant de pipes cassées
Dernier coup : jouer au football, ce n’est pas simplement battre les autres équipes, mais surtout se battre contre l’idée de perdre
Encore et toujours !
23 mai 2010
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