Le Carrefour D’algérie
Pour les cadeaux de mariage, les Algériennes n’ont pas un goût heureux. Pour la plus belle journée de sa vie, un amie me raconta avoir reçu vingt vases à fleur par exemple. Les vases à fleur sont le cadeau le plus répandu en Algérie :
ils ne coûtent rien, font du volume dans la boite, on ne peut les refuser ni les critiquer, ils sont disponibles aussi partout. En seconde position, viennent les « services à eau », avec six verres et une carafe ou six tasses de thé ou de café et une sucrière. C’est le second cadeau le plus disponible et le moins coûteux sur le marché et le plus populaire après le vase. Sur la liste, on peut aussi retrouver les tapis de prière (de plus en plus à la mode), les parfums bon marché, les cravates insupportables et surtout les tableaux d’art kitsch. Les tableaux de l’enfant en larmes avec les mains ouvertes en prière vers Dieu, ceux des chevaux furieux, de la Mecque ou de la Madina Mounawara, les « cadres » des paysages suisses, des chutes d’eau, des vallées vertes et des versets de Coran calligraphiés ont fait une mode en fureur pendant une décennie. On en trouvait chez tous les revendeurs de bibelot, les kiosques de bric-à-brac et les décorateurs en plastique. Les invités les offraient à leurs « inviteurs » de mariage avec le sentiment du devoir accompli et de la corvée levée. Sur la liste, on peut aussi ajouter, dans le cas des accouchements, les « services layette de bébé », les couvertures bas âge et les grenouillères en série. La générosité ne va jamais jusqu’à atteindre les tarifs importants d’un siège bébé pour la voiture, d’un parc enfant ou d’un prise en charge «vacance tous frais payés» pour le nouvelle mère. L’histoire du cadeau algérienne est courte même si la liste des cadeaux bas de gamme est longue. A suivre donc.
21 mai 2010
Contributions