Le Carrefour D’algérie
Les Algériens sont fiers des Chinois. Pas seulement pour la réalisation de grands projets d’autoroute géante ou de mégacités d’habitation. Pas seulement pour la réalisation d’infrastructures touristiques et autres
immeubles administratifs. Ils en sont fiers au point de leur confier y compris les travaux à domicile dont des travaux domestiques, de nettoyage et pourquoi pas bientôt pour préparer un couscous pour des invités. La raison ? Les Chinois travaillent dur et sans relâche, ils ne s’arrêtent ni pour manger, ni pour prier, ni encore moins pour essuyer la sueur qui dégouline à travers leurs maigres corps. Ils ont appris les mots utiles pour négocier leurs prestations, juste de quoi annoncer le montant en s’appuyant sur les doigts de leurs mains, à dire « saha », à s’énerver calmement face à « un travail arabe ». Les Chinois sont maçons, peintres, plombiers, crépisseurs, n’ont pas le vertige en regardant en bas et lèvent rarement les yeux vers le ciel probablement parce qu’ils savent compter sur leurs bras. Ils sont commerçants de chaussure, de tissus, de tapis et autres gadgets dans les magasins des grandes artères superbement aménagés. Ils vendent de la vaisselle dans les souks et savent rendre la monnaie au centime prêt. Ils marchandent et passent dans tous les magasins pour évaluer la demande et recenser ce qui peut être importé de leur pays. Chaque Chinois est un ambassadeur de sa société et la défend en donnant une image de travail et d’effort. Au chapitre des résultats, les Chinois sont un pays fort qui impose le respect de ses amis et de ses ennemis. L’Histoire de ce pays est riche en évènements, en intelligence et en hauts faits d’armes. S’ils arrivent à conquérir de nouveaux marchés chez nous, c’est que nous ne savons pas capitaliser les expériences ni tirer profit de nos échecs au point de ne savoir rien faire par nous-mêmes. La raison nous dicte de construire un modèle qui nous permette de créer plus d’emplois, de façon à pouvoir nous passer de la petite main d’œuvre étrangère qui prend une part importante du marché du travail. La raison nous dicte de trouver les moyens de satisfaire nos besoins les plus élémentaires en mettant le travail et l’effort au centre des préoccupations sociales. Mais la raison nous dicte aussi d’arrêter de nous mentir en pensant que nous nous développons grâce à l’apport étranger alors que notre dynamique sociale régresse. La harga en est le signe précurseur. Jusqu’à quand continuerons-nous à être fier d’autrui ?
21 mai 2010
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