Le Carrefour D’algérie
Souvent, on crie haut et fort que la balle est dans le camp du monde arabe et que le salut passe inévitablement par les arabes ou des Arabes unis. Et là, nous parlons arabes et non spécialement Musulmans, car nous n’avons jamais vu
ou entendu des Européens se définissant comme «Chrétiens» et parlant d’une intervention chrétienne. Déjà, dès que l’on nous désigne comme monde musulman, c’est une forme d’exclusion et de «ségrégation». On a toujours classé les Humains par ethnie, géographie et non par religion. Revenons à notre monde arabe, il est temps de se dire des vérités en face sans aucun détour. Que reste du monde arabe, s’il a bien déjà existé? Certes, il a existé au moyen âge et s’est effondré durant l’empire Ottoman. Mais c’est aujourd’hui qui nous intéresse. Aujourd’hui, l’Egypte se sent «frustrée» en ayant le sentiment qu’elle serait rejetée par les Arabes. Il est vrai que le sentiment anti-Egypte s’est propagé depuis la dernière guerre au Liban et les évènements de Gaza. Les Arabes n’ont pas apprécié que les Egyptiens ferment leurs frontières avec la Palestine. C’est vrai les Egyptiens ont leurs raisons car étant «ligotés» par les accords de camp David, mais l’homme de la rue estime que cela est dépassé et que les Palestiniens ont besoin de nous puisqu’il s’agit de la survie des palestiniens. Cette rigidité égyptienne a comme fait sauter le monde arabe. La Syrie ne veut pas entendre parler de l’Egypte et un degré moindre de l’Arabie Saoudite. Entre Alger et Rabat, les relations sont encore au stade de réchauffement puisque le Maroc ne voudrait pas faire la moindre concession sur la question du Sahara Occidentale en continuant à «charger» l’Algérie alors que le dossier est entre les mains de l’ONU. La Libye ne croit pas trop à l’arabité en continuant à souffler le chaud et le froid. L’Arabie Saoudite veut un rôle de leader comme d’ailleurs le Qatar. Le Liban est comme «isolé» car les Sunnites n’acceptent pas que Hassen Naser Allah continue à défier l’armée régulière libanaise. Dans tout cela, les hommes de la rue arabes sont unanimes à dire et redire que la division ou l’effritement du Monde Arabe est la faute de nos gouverneurs n’arrivant pas à régler leurs «différends». Dans tout cela, un nouvel axe est en train de s’affirmer et de faire craindre le Monde. Cet axe, Syrie, Turquie, Liban et l’Iran risque de se proposer comme une alternative au monde Arabe. C’est cette «peur» qui fait réagir le Qatar et l’Arabie Saoudite pour suppléer l’Egypte.
15 mai 2010
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