Le Carrefour D’algérie
Les vacances arrivent. Pour qui ? Pour les hommes, les enfants et les immigrés, pas pour nous les femmes. Qu’elle ait un emploi ou pas, une femme travaille toujours, et encore plus pendant les vacances d’été. C’est en effet la saison de tous :
les cousins et cousines immigrés qui débarquent avec leurs enfants difficiles, c’est aussi la saison des retours des fils et des filles avec leurs maris ou leurs épouses et enfants, c’est enfin la saison où tout le monde est là presque H24. Un beau monde qu’il faut nourrir, héberger, nettoyer, accueillir avec le sourire ou supporter sans jamais rien dire. Et cela risque de durer des mois et des mois, avec, au beau milieu, le Ramadhan, ses plaisirs et ses immenses corvées. Même pour ceux qui ont les moyens de louer au bord de la mer, les vacances ne sont pas pour les femmes qui vont continuer, à la maison comme à la mer, à cuisiner, nettoyer et servir tout le monde. Pour cette année cependant, la coïncidence va peser lourd : aux vacances et à l’été, il faut ajouter le Ramadhan qui « tombe » en Août, les gâteaux, la cuisine exceptionnelle de tous les jours, la course aux vêtements dès les dix premiers jours de jeun, les nerfs du mari et la chaleur de la saison. De quoi demander l’asile politique en Suisse ou demander le divorce de repos au moins pour trois mois. Les vacances resteront toujours pour les femmes, la saison de la plus grosse corvée et encore pire pour les quatre ans à venir, avant que le mois sacré n’atteigne le printemps.
12 mai 2010
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