Le Carrefour D’algérie
Les lettres anonymes pleuvent dans les administrations publiques. Chacun y va de son rythme, de sa capacité de nuisance et des opportunités qu’un état dit de droit lui a octroyés. Tout le monde écrit sur tout le monde !
Personne n’est laissé au hasard d’une commission régulière ou d’un contrôle annuel. Tout le monde a des secrets et des preuves sur tout le monde. C’est à y perdre son latin ! Le subordonné guette son chef hiérarchique même lorsqu’il roupille, mange sans son dentier ou décapsule une Hamoud fraîche par temps de canicule. C’est la mode des lettres anonymes ! Cela ne coûte rien à celui qui confectionne le scénario avec l’espoir de le voir réalisé. Cela coûte à l’incriminé innocent un zest de confiance en soi, une tonne de respect d’autrui et une pelletée de haine envers son prochain. Cela coûterait, je crois, une démotivation du personnel gérant qui n’aurait pas trouvé, en cet ETAT, une meilleure compréhension ni un meilleur soutien face à UNE lettre anonyme. Une seule lettre, pas dix, pas vingt qui convergerait vers les mêmes accusations ou les mêmes délations. Une seule lettre anonyme et une armada de contrôleurs étatiques qui dénatureraient une atmosphère jusqu’à la rendre suspicieuse. Que faire et quoi dire lorsque ce sont les structures étatiques qui s’impliquent dans la mise en situation proprement dite. Personne n’est contre des enquêtes diligentées dans l’art et la manière mais donner foi à ce genre de manigance est un acte de lèse-majesté. Et lorsque ce sont les structures de régulation qui opèrent suite à un anonymat subtil mais lâche, nous ne pouvons que prier pour le lendemain de tous les responsables algériens qui veulent, peut-être, travailler pour le bien du pays. Mais ça, c’est déjà une langue de bois. N’est-ce pas ????
medhayas@live.fr
12 mai 2010
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