Le Carrefour D’algérie
La presse quotidienne rapporte que le secrétaire général du FLN a procédé à l’installation d’une première commission, celle qui devrait être en charge de la jeunesse, des sports et des loisirs. Prioriser ainsi la mise sur pied d’une entité
ayant pour objectifs de cerner les aspirations d’une jeunesse en perte de repères et de représentations, est un signal fort. Il témoigne d’un changement de stratégie d’un parti, qui a décidé de prendre à bras le corps la question très sensible de la relève d’une classe politique mal perçue par des générations, qui vivent à cause de cela une sorte de désaffection d’avec les choses de la cité. Qui pourrait expliquer le phénomène sans pour autant égrener la longue liste des pratiques délétères de politiciens qui, n’en déplaise aux sceptiques, n’ont eu le plus souvent pour motivations que de défendre des intérêts faisant fi de tout esprit patriotique (c’est-à-dire l’amour basique du pays) à la base de l’adhésion politique. Si le FLN consent à ouvrir ses rangs à la jeunesse, comme les mots d’ordre lancés à l’adresse des membres de cette commission semblent le confirmer, c’est que l’on a désormais conscience que les sillons de l’avenir se creusent dans cette direction. M. Abdelaziz Belkhadem a également abordé la question poignante de la «Harga» que l’on aurait tort de réduire uniquement à cette envie d’aller travailler vers des ailleurs, dont on ne saisit pas exactement le pouvoir d’attraction qu’ils exercent sur une jeunesse en malvie intégrale. La harga est en vérité une espèce de chancre, qui cristalliserait tous les désespoirs, les défaites, la déstructuration d’un tissu social travaillé en profondeur par les pratiques maladroites d’une technocratie isolée des véritables préoccupations. Offrir des tribunes, garantir une audience à ces jeunes, qui ne rêvent en vérité que de donner le meilleur d’eux-mêmes à un pays, qui leur a souvent tourné le dos est assurément une gageure, mais à la portée indubitablement positive. Elles pourraient établir que les possibilités d’écoute ne sont pas définitivement dépassées.
11 mai 2010
Contributions